Le mécontentement monte dans cette ville frontalière, où l'absence de services publics de base est devenue la norme. L'abattoir municipal de Toulepleu, un lieu qui devrait être salubre, est aujourd'hui dans un état de délabrement avancé. Il est devenu un symbole de l'insalubrité qui règne dans la ville. Les conditions déplorables de cet abattoir représentent un danger imminent pour la population, qui s'inquiète de son impact potentiel sur leur santé. Le chef du quartier Beau Soleil, Teha GueiPatrick, dénonce une situation qui ne fait qu'empirer. Selon lui, le maire ne loue pas des machines nécessaires au reprofilage de la voirie des quartiers. « Les travaux de réhabilitation promis n'ont jamais été achevés », déplore-t-il, ajoutant que les démarches auprès des autorités pour obtenir une aide sont restées sans réponse.
Ce manque d'infrastructures de base, notamment la morgue municipale qui n'existe que de nom, renforce le sentiment d'abandon chez la population, qui voit dans cette situation, une preuve supplémentaire de la mauvaise gestion municipale. Face à cette situation, les habitants n'ont d'autre choix que de se tourner vers la seule morgue privée de la ville pour la conservation des corps de leurs défunts.
En effet, la morgue municipale, située au sein de l'hôpital général, est devenue un triste symbole de la déchéance de Toulepleu. Les travaux, déjà inachevés depuis des années, sont complètement à l'arrêt, laissant la nature reprendre ses droits sur le bâtiment abandonné.
Le marché de Toulepleu, cœur économique de la ville, est lui aussi victime de cette gestion municipale défaillante. Kadi Bamba, représentante des commerçants, raconte comment un incendie a failli ravager le marché la semaine dernière. « Nous avons frôlé la catastrophe », se souvient-elle, expliquant que seule l'intervention rapide de certains habitants a permis d'éviter le pire.
OY, envoyé spécial dans le Cavally