Tous les observateurs sont unanimes sur la question : l’autonomisation des femmes n’est plus une question de justice sociale, mais un levier pour le développement économique et social pour les communautés. C’est donc pour assurer à la région de la Mé, un développement efficient que le Conseil régional, avec à sa tête l’ancien Premier ministre, Jérôme Patrick Achi, entend renforcer son accompagnement à l’égard des femmes, à travers la mise en œuvre et le financement de projets structurants. Pour être plus efficace, le conseil qui place au cœur de son mandat 2023-2028, la sécurité alimentaire, à travers le développement des cultures vivrières et maraîchères, l’insertion professionnelle des femmes et des jeunes, a financé une enquête sur le profil socio-économique des femmes de la région. Les résultats de cette étude réalisée par des chercheurs ainsi que des étudiantes de l’Université d’Harvard aux Etats-Unis, ont été présentés ce mercredi 26 juin, lors du premier séminaire « sur l’autonomisation durable des femmes de la région de la Mé », dans les locaux de la préfecture d’Adzopé. Devant les bailleurs de fonds présents, le président du Conseil régional a appelé à des investissements massifs à l’endroit des femmes. « La région affiche sa volonté de faire de la question du genre une pièce maitresse de sa politique et pour cela, elle souhaiterait être un réceptacle de tous les projets innovants dans le domaine, pour jouer le rôle de région pilote, de modèle pour le pays », a indiqué l’ex-Premier ministre.
Les partenaires techniques prêts à accompagner la Mé
Ce séminaire a enregistré la participation de plusieurs organismes, dont l’Agence Française de développement (AFD), CARE International, la BAD, la Banque Mondiale, ainsi que plusieurs représentations diplomatiques. Il faut noter que des axes clés, constituants les priorités de la région ont été dégagées au cours de cet atelier. « Il s’agit du domaine de la sécurité alimentaire. Cela englobe la production agricole, en passant par le transport, la distribution et la commercialisation des produits. Toute cette chaîne de valeur permet à cette agriculture d’être durable d’autant plus que la disponibilité des produits à des coûts abordables permet la sécurité alimentaire. Le deuxième point, touche à l’éducation et la formation de façon très large. L’éducation des enfants, l’investissement dans les infrastructures d’accueil pour les enfants, améliorer la durer des filles dans le cycle scolaire en les rapprochant des infrastructures scolaires. Il y a également l’alphabétisation et la formation en leadership qui permet à la femme de s’émanciper, tout comme la formation des hommes sur la prise de conscience du facteur genre, qui peut être mise en avant », a-t-il expliqué. Poursuivant Patrick Achi a fait noter que l’inclusion financière, prenant en compte l’accès des femmes aux ressources financières, pouvait contribuer à faciliter les actions en faveur des femmes. Pour lui, cela se résume à « faciliter les processus d’ouverture et de gestion des comptes. Nous allons créer une plateforme de personnes et d’institutions qui mobilisent les ressources financières, afin de financer des projets qui ont un impact genre. Cela sera accompagné d’un secrétariat technique de pilotage, qui sera l’acteur principal de mise en œuvre des décisions. Nous allons mettre en place un cadre de dialogue genre élargi aux associations de femmes, aux différentes administrations, et à tous les acteurs concernés par la question du genre », a-t-il dégagé comme piste de solutions dans sa politique pour le genre.
Un engagement pour l’autonomisation des femmes
« Je voudrai engager tous les acteurs à poursuivre les actions. Il n’est pas question de s’arrêter à une réunion ou un atelier. Les bailleurs de fonds sont présents, faisons en sorte que notre ambition d’être une région modèle, puisse se concrétiser par notre réactivité. Les partenaires sont engagés à faire beaucoup de choses pour notre région, mais nous devons témoigner de notre engagement », a exhorté le président du conseil régional de la Mé. Car pour lui, « l’objectif est de faire comprendre à tous, l’importance de la question du genre. De l’importance des femmes, qui représentent 50% de la population et de la nécessité de leur implication totale dans la vie économique et sociale de notre région, se rendre que cette implication est importante pour le développement de notre région ». Une vision dans laquelle s’inscrit pleinement le maire d’Adzopé, Florence Achi. « La commune d’Adzopé s’inscrit dans la dynamique de donner à chaque femme, toute sa place, dans la vie professionnelle de la société. Car, nous sommes convaincus que l’avenir de notre région se construira avec les femmes. Leur autonomisation est donc la clé de voute d’un développement équitable et durable », a-t-elle martelé.
Manuel Zako
