Société

Village CAN d’Anoumabo: Comment la communauté burkinabé a vécu la rencontre Burkina-Mauritanie

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Les supporters burkinabè du village d'Anoumabo étaient certains de la victoire de leur équipe nationale, même si elle ne fut pas facile. (Ph : EF)
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La 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2023) en terre ivoirienne déchaîne les passions dans les 23 communautés africaines engagées dans cette compétition. La communauté burkinabé vivant à Marcory, n’est pas en reste du soutien à apporter à leur équipe nationale.

Marcory dans le village d'Anoumabo à la Place Aby Raoul, nom du premier magistrat de cette commune. Nous sommes le mardi 16 janvier 2024. Conformément à l'agenda de la CAN démarrée officiellement le samedi 13 janvier 2024, ce sont les équipes du Burkina Faso et de la Mauritanie de la poule D, qui sont programmées pour ouvrir les hostilités de cette journée.  14h GMT, est l'heure du début du match. Peu avant cette heure, la météo n'annonçait pas de bons signes. Le ciel était nuageux à Marcory. N'empêche que la communauté burkinabé d'Anoumabo n'a pas manqué de se mobiliser au terrain Aby Raoul pour vivre les temps forts de cette compétition sur l'écran géant installé pour la circonstance. Dans ce secteur, vit une très forte communauté burkinabé. Elle est la plus importante communauté étrangère vivant en Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs, ce qui explique la présence dominante dans les magasins, plusieurs ruelles et espaces publics d'Anoumabo, des drapeaux aux couleurs du pays des hommes intègres, avant le début du match.  L'on observait une certaine effervescence. Le terrain Aby Raoul est entouré de maquis. En face, s'y trouve le maquis "Burkina 3". C'est le lieu par excellence où les membres de cette communauté se retrouvent pour des moments de plaisir. À notre arrivée, le terrain n'affichait pas complet. Il y avait un podium d'une marque d'une entreprise de la brasserie de la place. Elle y a installé ses quartiers pour la promotion de ses marques de boissons. Quelques entreprises agro-industrielles avaient elles aussi, installé leurs stands. La joie se lisait sur les visages pendant le déroulement du match. Regroupés par affinité, vêtus pour la plupart de maillots aux couleurs du Burkina Faso, et de bien d'autres gadgets, les supporters menaient une ambiance des grands jours.  Jeunes, adultes, personnes âgées, tous, étaient de la partie.

Les supporters confiants jusqu'au coup de sifflet final

Jusqu’au du coup de sifflet final, l’engouement des supporters burkinabè n'a pas faibli. Ils étaient tous confiants et certains que leur équipe gagnerait cette partie. Souleymane Mohamed, commerçant au port de pêche, entouré de son épouse et leur garçonnet, était tout calme pendant la première partie de jeu. Était-ce le signe d'une inquiétude quant à une défaite de son équipe ? Non, nous a-t-il répondu. Bien au contraire : « Je suis très sûr de moi. J'attends juste mes amis qui doivent me rejoindre d'un moment à l'autre. C'est ce qui explique que vous me voyez dans cette position. Sinon, nous allons gagner 2-0 ».

Même degré de confiance affiché par un autre supporter. Celui-ci, soutenu par ses amis, ont, à l'unanimité, assuré que le Burkina Faso remportera inéluctablement son premier match contre la Mauritanie.

Une forte pluie interrompt la diffusion du match, les téléphones portables prennent le relais

À la mi-temps, les supporters en effervescence, dans l'attente de la reprise de la seconde partie du match, seront perturbés par une forte pluie qui va brouiller les images de l'écran géant. Cette intempérie qui était prévisible, va contraindre nombreux d'entre eux, installés en plein air, à se regrouper sous les tentes dressées pour la circonstance. Au coup d’envoi de la seconde partie, alors que la pluie continuait de tomber, les supporters qui ne voulaient nullement rater le déroulement du match, vont recourir à leurs téléphones portables. Par la magie de l'Internet, ils vont se connecter et suivre l'évolution de la compétition par petits groupes, toujours dans une ambiance de fête et de confiance totale. Pas question de perdre ce match face à l'équipe adverse. Un match nul, à défaut d'une victoire des Étalons, telles étaient les quelques bribes de phrases que susurraient les supporters burkinabè. À la 71e minute de jeu de cette seconde partie, le ciel devient clément par l’arrêt des averses. Les bâches vont se vider avec l'apparition des images de l'écran géant. Les chaises et tables abandonnées, seront réoccupées à nouveau. Les occasions de but manqués de part et d'autre faisaient monter l'adrénaline chez les supporters burkinabè.

Et la délivrance par le penalty

L'équipe du Burkina Faso qui était opposée à celle de la Mauritanie a battu cette dernière au score d'un but à zéro (1-0). L'élément déclencheur de cette victoire, a été le penalty sifflé dans les derniers instants du match au profit des Étalons. Assurés d'une victoire certaine de leur équipe, les supporters burkinabè sont restés en éveil, sans présenter aucun signe de découragement tout le long des 90 minutes de la rencontre. Dans cette ferveur générale, le coup de sifflet de l'arbitre central, accordant le penalty à leur équipe dans les 10 dernières minutes du jeu, va susciter une hystérie de joie à travers des cris aux allures d'une victoire acquise chez les supporters. Cette forte assurance manifestée par ces supporters qui pronostiquaient une victoire certaine de leur équipe, va être concrétisée par Bertrand Traoré. Un pari gagné pour ces derniers. La fête a continué après le coup de sifflet final.

 

Ernest Famin

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