Société

Après son admission au CEPE/ Le chef du village parle: " Je vise le BEPC "

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Nanan Kouassi Koffi Marcel est le chef de Dagou-N'gattakro, village situé dans la commune de Ouellé. Il vient de décrocher son Certificat d'études primaires et élémentaires (CEPE), session 2021. Dans cette interview accordée à L’avenir, il revient sur les écueils qu’il a dû franchir pour en arriver là.

Vous venez d'être admis au CEPE. Quels sont les sentiments qui vous animent ?

Je suis heureux et en même temps, je ressens une certaine fierté. En tout cas, je suis très content, parce que je ne m'attendais pas à ça. J'ai décidé de passer l’examen en cachette, mais aujourd'hui, le monde entier est au courant que j'ai présenté cet examen et je l'ai décroché.

Qu'est-ce qui vous a motivé à prendre des cours d'alphabétisation ?

J'ai remarqué que si vous ne savez pas lire ni écrire, ce n'est pas bon.

J’ai donc décidé d’apprendre à lire et écrire. Quand j'ai appris qu’il y avait la possibilité de prendre des cours d'alphabétisation, je suis allé m’inscrire et j'ai suivi les cours. J’ai voulu le faire pour, non seulement savoir lire et écrire, mais aussi pour que je puisse mener mes activités. Nos parents ne nous ont pas mis à l’école, peut-être parce qu’ils n’en voyaient pas l’importance ou parce qu’ils n’avaient pas assez de ressources.

Combien d'années d'études avez-vous faites ?

J'ai fait quatre ou cinq années d'études. Vraiment, c'était très difficile, parce que je devais en même temps travailler au champ. Souvent, quand je rentrais du champ et que je voulais étudier, je n’arrivais pas, parce que je me sentais fatigué. Mais, j'ai tout fait pour que je puisse atteindre mon objectif qui était de passer le CEPE. J’avoue que ça été très difficile mais, comme on dit le souvent : vouloir, c'est pouvoir.

Après tant d’années passées à faire des cours d’alphabétisation, arrivez-vous à lire des documents que vous recevez ?

Quand j’ai été nommé chef du village, je ne savais ni lire ni écrire

Quand j’ai été nommé chef du village, je ne savais ni lire ni écrire. Pour savoir ce qui était écrit dans les convocations que je recevais de madame le sous-préfet, je faisais appel à mes enfants ou à mes amis qui savent lire. Mais, aujourd’hui, quand je reçois les mêmes convocations, je les lis tout seul. En tout cas, je suis très heureux de pouvoir le faire moi-même.

Avec ce succès au CEPE, peut-on dire que vous avez atteint votre objectif ?

Je dirai oui et non. Au début, je me disais que si j'obtiens le CEPE, je vais rester à la maison pour avoir la main, comme on dit, en m’exerçant à mieux lire et écrire. Mais à l'allure où vont les choses, je vise désormais le BEPC.

Qu’est-ce que les enfants et les jeunes devraient retenir de votre succès au Cèpe ?

Je veux qu’ils retiennent qu’il n'est jamais tard pour apprendre. À ceux d’entre eux qui ne savent ni lire ni écrire, je demande de faire un effort pour apprendre, car cela va beaucoup les aider demain.

Réalisée par N'guessan Raoul, Correspondant régional

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