Abidjan, le lundi 28 juin 2021 (laveni)-Au cours de la session 2021 des examens à grand tirage, plusieurs erreurs ont été enregistrées au niveau des épreuves écrites des disciplines de physique-chimie et de mathématiques. Certains sujets proposés aux candidats, n’ont pas été enseignés durant l’année scolaire 2020-2021. Une situation qui a fait penser plus d’un, à un acte de sabotage.
Pour son premier « test » d’organisation des examens à grand tirage, Mariatou Koné, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, a été confrontée à des irrégularités dans les sujets proposés pour le Bepc. Si rien n’a été signalé pour l’examen du Cepe, celui du Bepc a été fortement critiqué. Certains exercices de deux disciplines, à savoir la physique-chimie et les mathématiques, n’étaient inscrits au programme scolaire annuel. Comment cela a pu être possible pour un examen national, surtout que la nouvelle patronne de l’éducation nationale, de surcroit professeur d’université, a affiché une ferme détermination à faire preuve de rigueur et à lutter contre la tricherie ? Les épreuves écrites du Bac commencent à partir du lundi 5 juillet 2021. Les mêmes erreurs ne vont-elle pas se répéter ?
Comment se fait le choix des sujets ?
Le choix des sujets des examens à grand tirage répond à des critères bien huilés. C’est une chaîne dans laquelle interviennent plusieurs acteurs du système scolaire, le tout dans la stricte confidentialité. Les acteurs en première ligne, sont la direction de la pédagogie du ministère de l’Education et de l’Alphabétisation, la direction des examens et concours dudit ministère et les enseignants. Les deux premières entités, conformément à un calendrier de travail bien établi, adressent des courriers confidentiels à certains établissements où des enseignants ont été désignés, selon les disciplines qu’ils enseignent. De manière individuelle, ces enseignants sont invités à proposer des sujets. Les conditions et les critères sont contenus dans une enveloppe. Compte tenu du niveau national de l’examen, ces derniers sont tenus de signer une déclaration de confidentialité. Par cette signature, ils prennent l’engagement de ne pas proposer leurs sujets sous forme d’exercice ou de devoir à traiter en classe. Ils prennent également l’engagement de ne pas les divulguer. Dans ce schéma, une banque de sujets est réceptionnée par les chefs d’établissement. Ceux-ci les acheminent à la direction de la pédagogie du ministère. Cette direction, en lien avec la Deco, se charge d’examiner les sujets proposés par discipline. Et après, c’est une équipe d’experts du ministère qui statue sur les propositions des sujets. Plusieurs sujets sont disponibles par discipline, aussi bien pour le Bac que pour le Bepc. Dans le lot de sujets proposés, certains, pour diverses raisons, sont rejetés, du moins, pour l’année scolaire en cours. Et, par mesure de prudence, trois sujets sont retenus pour chaque discipline. A l’approche des examens, l’un des sujets est retenu. Selon un enseignant qui a requis l’anonymat, c’est cette option qui a été privilégiée pour la session du Bepc.
Ernest Famin