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Reportage/ Semaine nationale de la sécurité soutière: Descente nocturne des Forces de sécurité sur l’autoroute du Nord

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mixte a intensifié les contrôles nocturnes sur l’autoroute du nord. (Photo : OY)
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Avec l’appui de la Direction de la communication du Ministère des transports, l’unité mixte de la Gendarmerie et de la Police Nationale continue la sensibilisation de jour comme de nuit sur les zones considérées comme axes accidentogènes. Reportage de notre équipe avec les agents des Forces de l’ordre de l’autoroute du Nord au point kilométrique (PK127), précisément dans la localité de N’zianouan (125 km d’Abidjan ; Ndlr).

La nuit tombe sur l’ex-corridor de Yopougon Gesco au point de sortie nord de la ville d’Abidjan, il est 22h20 le 06 février 2023. La semaine nationale de la sécurité soutière instituée par le gouvernement, du fait de la multiplication des accidents routiers sur le territoire national, impose l’intensification de la sensibilisation des automobilistes avant la répression. Le silence à cet endroit qui grouille habituellement, la journée, de commerçants ambulants et de voyageurs, s’interrompt avec la présence des éléments du Groupement de sécurité routière de la Gendarmerie nationale (Gsrgn) et de la Police spéciale de la sécurité routière (Pssr). 

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Sous le son strident des klaxons des gros camions de transport de marchandises, qui retentissent en direction de l’intérieur du pays, la patrouille se met en branle. Le cortège disparaît dans la pénombre avec pour objectif de sensibiliser les conducteurs indélicats qui commettent des infractions routières. Au cas échéant, nous apprend le Lieutenant Bini Ignace du Groupement de sécurité routière de la Gendarmerie nationale, les cas extrêmes d’infractions seront verbalisés.

 Conducteurs indélicats

Le commandement de l’unité mixte présidée par le Colonel Kouakou Koffi Serge, Commandant du Gsrgn et le Commissaire divisionnaire Kader Touré, patron de la Pssr, appuie le Ministère des transports en intensifiant les patrouilles, par des installations à des points névralgiques et des patrouilles sur les différents axes de la ville. À l’image de cette tournée, l’unité mixte sillonnera de jour comme de nuit, les axes routiers. Ce, à chaque jour de la semaine nationale de la sécurité soutière.

À quelques mètres du PK 28, un camion benne de transport de sable et de graviers, dépourvu de phares arrières, exécute une fausse manœuvre devant le véhicule de patrouille de la Gendarmerie. Les Forces de défense et de sécurité lui intiment l’ordre à l’indélicat conducteur de garer.

G D. croyait avoir des œillères suite à l’injonction des éléments de la Gendarmerie. Il simule une panne d’essence, puis file dans la station-service la plus proche. Tardant à ressortir de là, les agents le rejoignent avant de lui retirer les pièces du véhicule.  Puis, il reçoit une verbalisation pour mauvaise conduite et défaut de phares arrières. Le chauffeur du véhicule croyant avoir affaire à des agents corrompus, tentent de leur glisser, de façon discrète, un billet de banque. C’était mal connaître la détermination des éléments du Colonel Kouakou Koffi Serge qui lui collent finalement, une contravention. En lieu et place des contraventions physiques, ils enregistrent plutôt l’infraction sur un terminal numérique, avant de transmettre les informations à la centrale en charge de la gestion des paiements des contraventions.

 

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« Vous roulez en pleine nuit sans phares arrières, c’est une infraction grave. Vous imaginez les familles que vous pouvez endeuiller si un car de transport de voyageurs vous percute. Dites au propriétaire de votre camion de se mettre à jour », sensibilise pour sa part, le lieutenant Coulibaly de la Pssr, non sans soumettre le conducteur à un test d’alcoolémie. Le résultat affiche ‘’pas d’alcool’’.

La patrouille reprend son chemin, après avoir traversé le poste à péage d’Attinguié vers 23 heures. La dizaine d’éléments commis pour la patrouille se, bute cette fois, sur un camion de transport de marchandises en partance pour l’Ouest du pays, précisément à Man.

Ce camion est dangereusement stationné entre l’intersection d’une voie de déviation conduisant à un pont et la nationale A3. Moussa Traoré, le chauffeur, explique qu’il a été obligé de marquer l’arrêt à cet endroit, suite aux injonctions des agents douaniers. Des prétendus agents des douanes que nous ne verrons jamais, d’ailleurs.

Les officiers de la Gendarmerie et de la Police prodiguent les conseils d’usage au conducteur et ses amis. Avant de passer le test d’alcoolémie, les éléments de la Gendarmerie verbalisent Traoré M. pour mauvais stationnement et non-pose de triangle. Les policiers échangent entre eux, mais restent vigilants, les lampes torches à la main, prêts à guider les véhicules qui empruntent l’intersection.

Au risque de leur vie

Roulant au pas, le convoi parcourt les 125 km qui relient Abidjan au PK 127 sans trop de difficultés. Le reflet du gyrophare rouge et bleu de la Pssr, éclaire les voies fortement empruntées à cette heure.

À trois (03) kilomètres du centre de secours de la localité de N’zianouan, un convoi particulier attire notre attention. Un tricycle sans phares arrières transportant une vingtaine de femmes et d’hommes, roule dangereusement sur le trottoir.

« Nous sommes tous des employés d’une entreprise située sur l’ancienne route de Tiassalé. Étant donné que les employés descendent tardivement, je suis commis par l’entreprise de les transporter avec ce tricycle jusqu’à N’zianouan où nous résidons », nous explique le jeune Kassi, presque la vingtaine, qui transporte ses collègues sans permis de conduire. Surpris des risques qu’il prend de conduire l’engin sans phares sur l’autoroute à une heure tardive de la nuit, soit 01 heure 10 minutes, les agents de la force mixte sensibilisent la vingtaine de passagers et le jeune conducteur.

Les deux officiers décident d’escorter le tricycle jusqu’au centre-ville, avant que les agents du Ministère du transport ne leur expliquent la nécessité de respecter les règles qui régissent la conduite des tricycles. La sensibilisation étant le point d’ogre de la semaine nationale de la sécurité routière, les 17 passagers ont reçu des gadgets de sensibilisation du Ministère.  

Comme au départ

Sur le chemin du retour, il est 2h 30, la patrouille apporte son assistance à un camion de transport d’oignons, venu d’un pays voisin. Le conducteur fait une sortie de route après le pont enjambant le fleuve Bandama en face du centre de secours de N’zianouan.  L’objectif pour l’équipe est clair. Empêcher une collision entre les premiers cars de transport en provenance des villes de Korhogo, Bouaké, Daloa, Yamoussoukro… et le gros camion qui a bloqué une partie de l’autoroute. Nous nous transformons en agents de régulation de la circulation aux côtés des agents de Police et de Gendarmerie. Le temps bien évidemment, pour le conducteur du camion et son assistant de prendre le relais avant l’arrivée d’un remorquer.

À l’entrée de la zone industrielle d’Akoupé Zeudji, nous croisons les premiers véhicules et habitants. Au moment où nous parcourons les cinq derniers kilomètres avant le corridor de Gesco, un camion transportant du ciment sans phares arrières, file vers la ville. À l’image de G. D que nous avions interpellé au début de la patrouille, le camion de ciment est dépourvu de phares arrières depuis belle lurette. Le jeune conducteur, Abdouram S.  reçoit une verbalisation, puis se confond en excuses, avant de promettre de mettre le véhicule à jour.

Olivier Yeo

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