Save the children, Solidaridad Network, FERN et Defense For Children International-Belgique, ce sont ces quatre organisations de la société civile belge qui ont échangé, le mercredi 16 février 2022, avec une délégation ivoirienne conduite par Dominique Ouattara, Première dame et Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des enfants (CNS).
La rencontre s’est déroulée à l’Hôtel Wiltcher’s à Bruxelles, la capitale belge. Débat direct et franc. La présidente du CNS a, d’entrée de jeu, présenté les efforts de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre le travail des enfants. « Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial du cacao avec plus de 2,2 millions de tonnes produits en 2020, soit 45 % de la production mondiale.
Le cacao assure plus de 40% des recettes d’exportation du pays. 2/3 de notre production sont destinés au marché de l’Union Européenne qui est un partenaire stratégique de la Côte d’Ivoire.
Le cacao ivoirien est cultivé dans de petites exploitations agricoles familiales et environ 6 millions de personnes en tirent directement leurs ressources vitales, soit 20% de la population ivoirienne.
Cependant, comme bon nombre de pays, la Côte d’Ivoire n’échappe malheureusement, pas à la dure réalité du travail des enfants. Face à cette situation préoccupante, dès son accession à la Présidence en 2011, mon époux, le Président Alassane Ouattara, a initié des actions que nous avons menées. Toute la population et particulièrement les producteurs de cacao, sont sensibilisés sur les travaux dangereux auxquels il ne faut pas soumettre les enfants », a indiqué la présidente du CNS.
Le renforcement des capacités techniques et opérationnelles de tous les acteurs engagés dans la chaîne de remédiation, d’amélioration de l’accès des enfants à l’éducation par la mise en œuvre des plans d’actions à travers la prévention, la protection des enfants, la poursuite et la répression des trafiquants, ainsi que la coordination et le suivi-évaluation ont été mis initiés par la Côte d’Ivoire pour réduire considérablement, le phénomène de la traite, de l’exploitation et du travail des enfants. En dépit de la complexité de la lutte contre le phénomène du travail des enfants, Dominique Ouattara a tenu à rassurer la société civile belge de l’engagement de l’État de Côte d’Ivoire dans la protection des enfants et de leurs droits. « (…) Je voudrais ajouter que la mission que nous nous sommes assignée de venir à bout du travail des enfants est complexe, car nous subissons depuis plusieurs années, une forte pression migratoire des populations qui fuient le terrorisme dans les pays limitrophes. En dépit de ces difficultés, mon pays, la Côte d’Ivoire et tous les acteurs engagés dans la lutte contre le travail des enfants, fournissent tous les efforts nécessaires pour protéger nos enfants et leur assurer un bel avenir », a expliqué la Première dame.
Elle a été sans équivoque, en affirmant que toute sanction de l’Union Européenne contre le cacao ivoirien impactera directement la situation économique des paysans et leurs familles. En outre, la présidente du CNS a sollicité l’appui de la société civile belge dans ce combat contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants. « Nous sommes ici aujourd’hui pour recueillir vos avis et conseils afin de mener de front, cette lutte. Nous avons besoin de votre appui ainsi que de votre accompagnement dans nos différentes actions. J’ai foi qu’ensemble, nous pourrons trouver des solutions pour assurer la protection de nos enfants et un cacao durable », a expliqué Dominique Ouattara.
Le ministre des Eaux et Forêts, Alain Donwahi, a pour sa part, présenté la nouvelle politique forestière de la Côte d’Ivoire avec la volonté du Président de la République de recouvrir 20% du couvert forestier et l’introduction de l’agroforesterie dans la cacaoculture.
Quant au ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Camara, il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’inscrire toujours au nombre des priorités, la lutte contre le travail des enfants et surtout, d’assurer aux planteurs du cacao, un meilleur revenu.
Les organisations de la société civile participantes ont salué cette initiative de la Première dame et se sont dit disponibles pour accompagner et soutenir les initiatives des autorités ivoiriennes.
Elles ont souhaité par ailleurs, la multiplication de ce cadre d’échanges et de partages.
Ernest Famin