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CI / Un an après l’éboulement d’Anyama -Ce que deviennent les victimes du drame qui a fait 17 morts

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Lavenir.ci-Juin 2020-juin 2021, voilà un an que l’éboulement de terrain dans la localité d’Anyama a endeuillé plusieurs familles. L’équipe du quotidien L’Avenir est allée à leur rencontre, le vendredi 21 mai 2021, dans le but de revenir sur le sinistre qui a affligé les riverains du quartier RAN de la commune.

 

Il est exactement 09h30, lorsque notre équipe arrive pour rencontrer les sinistrés d’Anyama, à la petite mosquée de la cité de la Cola. Tous des hommes, ils étaient au rendez-vous pour parler de l’an 01 de l’éboulement de terrain qui a endeuillé plusieurs familles dans leur quartier. 17 décès, 52 familles sinistrées et 733 personnes affectées, c’est le bilan de cet effondrement qui apparaît comme l’événement le plus meurtrier de l’histoire de la commune.

Chemin faisant et sous une pluie qui débutait, nous sommes descendus dans la zone qui leur servait de quartier. Sur un terrain glissant et boueux, nous apercevons des maisons décoiffées et démolies, des herbes dans les concessions qui ne demandent qu’à être nettoyées et des cuisines qui semblent ne pas avoir été utilisées depuis belle lurette. A côté, nous voyons également des chaussures abandonnées dans une cour et une autre maison qui peine à rester encore débout.

Au cours de la visite, en nous montrant son toit, tour à tour, chaque chef de famille nous racontait le film de l’horreur ce jour-là. « Voici ma maison là-bas. Elle a été détruite par les agents de la mairie. Je n’avais pas le choix. Je devais partir parce que les autorités avaient indiqué que la zone était à risque », témoigne Sangaré Losseni, lorsqu’il aperçoit son ancien domicile dans les décombres toujours aussi visibles.

« Depuis 1973, notre quartier existe à Anyama ici et nous n’avions jamais eu de problèmes. C’est lorsque l’eau a stagné au niveau de l’un des tunnels des rails, que nous avons eu ce problème. La SITARAIL le savait très bien. Régulièrement, elle venait faire des constats », soutient Coulibaly Bakarisiriki, un ancien résident du quartier.

« D’ailleurs, l’éboulement n’a concerné que six maisons dans le dos du tunnel de la SITARAIL. Nous avons été sommés de quitter les lieux, parce que nous étions dans le même quartier, sinon ce n’est pas toutes les maisons qui étaient concernées », a tenu à clarifier Losseni Sangaré.

Il est un peu plus de 12h30, quand nous quittions les lieux du sinistre, sous une pluie battante.

 

Le grand silence de la SITARAIL

 

Depuis l’éboulement, la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL), filiale du groupe Bolloré Railways et concessionnaire du chemin de fer ivoiro-burkinabé depuis 1994, n’a pas réagi par rapport aux conditions de vie des personnes sinistrées. Selon un communiqué de sa direction, la société a tenu à rassurer les voyageurs sur le trafic routier. Ses équipes techniques étaient sur le terrain pour restaurer, dans les meilleurs délais, les 50m de voies endommagées. « SITARAIL est entièrement mobilisée aux côtés des autorités pour faire face à cette situation exceptionnelle », indiquait le communiqué de la SITARAIL, suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues dans la zone, en freinant les circulations ferroviaires entre Azaguié et Anyama.

Interrogé sur l’an 01 de l’éboulement de terrain qui a eu lieu au niveau des rails, le service de communication de Bolloré n’a pas voulu revenir sur le sinistre : « Tenez-vous au communiqué que nous avons produit le jour de l’éboulement, c’est-à-dire le 18 juin 2020 ».

 

Gouvernement et municipalité entre dons et promesse ?

 

 Au nom de l’État de Côte d’Ivoire, le ministère en charge de la Solidarité a remis, le vendredi 26 juin 2020, à chacune des 52 familles sinistrées, la somme de 300 000 F CFA, afin de leur permettre de se reloger. Représentant la ministre Mariatou Koné, alors ministre de la Solidarité et de la cohésion sociale, le Directeur Général de la Solidarité et de la Cohésion sociale, Kam Oleh, a exprimé la compassion du gouvernement aux familles affligées. Pour soutenir les structures d’accueil et les personnes de bonne volonté intervenues dans le cadre de l’assistance aux victimes, le gouvernement a apporté un appui à la paroisse et à la grande mosquée de la commune d’Anyama. L’hôpital général d’Anyama a également bénéficié d’un appui pour la prise en charge des blessés.

Un an après, nombreux sont les sinistrés qui n’arrivent pas toujours à joindre les deux bouts. Ils disent avoir été trahis par les autorités municipales, notamment le maire Amidou Sylla qui avait fait la promesse de leur octroyer un terrain pour se reloger, après l’éboulement.

Toutes nos tentatives pour joindre le service technique de la mairie et/ou son service de communication pour en savoir plus sur cette promesse, sont restées vaines. Selon une source proche de la mairie d’Anyama, le maire Amidou Sylla n’a jamais fait la promesse aux sinistrés de leur offrir un terrain, en remplacement de celui qu’ils ont perdu. « Le maire n’a pas affirmé autre chose que ce que l’État de Côte d’Ivoire a dit. Au-delà des 300 000 F CFA, les sinistrés ont eu des mains de la mairie et de personnes de bonne volonté, de nombreux dons en vivres et en non-vivres. Effectivement, dans leurs doléances, ils ont demandé un terrain. Mais, le maire n’a pas fait de promesse comme ils veulent le faire croire», a signifié la source.

Roxane Ouattara


 

 

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