Dans le Grand Abidjan, les panneaux de signalisation routière, les feux tricolores, les poteaux électriques, les piliers des ponts et échangeurs et les murs des édifices publics sont transformés en panneaux d’affichage. Des démarcheurs immobiliers, des vendeurs de terrains, de logiciels, d’antivirus, des marabouts, féticheurs, multiplicateurs de billets, tradi-praticiens spécialistes en grossir et allonger le sexe, en pommade ou tisane pour maigrir ou faire 40 minutes avant de jouir et bien d’autres encore, ont transformé les panneaux de signalisation et feux tricolores en pancartes publicitaires.
Et cela se passe dans toutes les communes, aux yeux et à la barbe de tous ceux qui sont censés lutter contre ce phénomène. Ce qui est aberrant, c’est que les autorités n’ont même pas besoin d’engager la moindre enquête pour interpeller ces publicitaires d’un autre type, qui dégradent la chose publique et deviennent des dangers pour la société. Sur chaque affiche, ils prennent le soin d’indiquer tous leurs numéros de téléphone, leur adresse mail et même leur situation géographique. Voici donc des individus qui dégradent des biens publics, mettent les usagers de la route et la santé des populations en danger, qui indiquent où on peut les trouver et qui ne sont nullement inquiétés. Qu’est-ce que l’autorité attend alors pour mettre fin à cette pratique ? Il suffit de mener une petite campagne de sensibilisation, interpeller quelques-uns et les présenter à la télévision pour faire cesser ou baisser ce phénomène. Pendant que l’on construit de belles routes, de jolis ponts et échangeurs, des individus pour le moment, au-dessus de la loi, les dégradent en faisant tranquillement la publicité de leurs produits ou services, sans que cela n’émeuve personne. Il faut que ça change !