Ils travaillent dans 75% des établissements du pays et enseignent plus de 54% des effectifs des élèves en Côte d’Ivoire. Les enseignants du privé, notamment au niveau du secondaire, broient du noir durant les vacances scolaires de chaque année.
Le tableau de la situation de l’école dans les établissements privés n’a pas fière allure ! En février 2022, lors d’un séminaire de formation des éducateurs des établissements scolaires privés, la directrice de l’encadrement des établissements privés (DEEP) révélait que 75% des établissements en Côte d’Ivoire, sont du secteur privé et enregistrent plus de 54% des effectifs des élèves du pays. Les enseignants du privé, notamment au niveau du secondaire, broient du noir durant les vacances scolaires de chaque année. Si des établissements privés sortent leurs épingles du jeu, d’autres par contre, accumulent les maux en leur sein. S’ils ne fonctionnent pas dans la totale illégalité, les établissements privés sont pour la plupart, des lieux où il n’est pas recommandé d’y envoyer un élève. Des arrêts intempestifs des cours, diminution allant au non-paiement des salaires du personnel, grève des enseignants, licenciements abusifs de ceux-ci, effectif pléthorique, gestion approximative, les acteurs du système, notamment les enseignants et parents d’élèves, les ont dénoncés.
Malheureusement, cet état des choses va de mal en pis. Une étude réalisée en avril 2019 à Abidjan conjointement par l’Internationale de l’Éducation Section Côte d’Ivoire (IESCI), le Comité syndical francophone pour l’éducation et la formation (CSFEF) et l’Internationale de l’Éducation (IE), après avoir dépeint le tableau sombre des établissements privés, a recommandé à l’État de réorienter ses investissements en matière d’éducation dans la construction et la réhabilitation des établissements publics et réduire de façon radicale, voire renoncer, au financement des écoles privées.
En outre, plusieurs collectifs d’enseignants sont montés au créneau pour dénoncer le mauvais fonctionnement des écoles privées sans se faire entendre.
Roxane Ouattara