Abidjan, 4 mai 2022 (L’Avenir) – A l’instar des journalistes du monde entier, la Côte d’Ivoire a célébré le 3 Mai la journée mondiale de la liberté de la presse. Cette 29ème édition a permis aux journalistes ivoiriens de faire l’état des lieux et aborder la question de leur condition de vie.
Il faut absolument que des mesures vigoureuses soient prises pour sortir de l’impasse d’une précarité qui n’a que trop duré. Les plaidoyers des Organisations Professionnelles des Médias (OPM) « pour la prise de mesures permettant d'assurer plus de viabilité économique des entreprises du secteur des médias, confrontées dans leur majorité à des difficultés financières, reste toujours d’actualité ».
« La quasi-totalité des entreprises de presse est au bord de la faillite ; les médias de service public ne s’en portent pas mieux. La plupart des quotidiens paraissent désormais deux ou trois fois par semaine ; des patrons de presse ont tout simplement rangé le journal papier pour ne paraître qu’en version numérique; les tirages ont drastiquement baissé; les éditeurs sont confrontés à la hausse des coûts des intrants dans la production des journaux; les salaires ne sont plus payés dans plusieurs entreprises de presse; la convention collective a été jeté aux oubliettes ou à peine à être appliquée dans les entreprises de presse; les travailleurs sont confrontés à des licenciements collectifs (les cas d’ agents des journaux Fraternité Matin, Le Jour Plus, Le Nouveau Réveil et Le Temps où il y a déjà eu mort d’homme pour défaut d’argent pour se soigner ) ; des entreprises doivent de nombreux mois d’arriérées de salaires à leurs employés, etc » tel est le bilan désastreux qui se dresse.
Dans la même vaine, les professionnels du secteur des médias restent aussi en attente de la prise du décret transformant le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) en un fonds de soutien aux médias qui rendrait alors les radios de proximité et les entreprises de presse numérique éligibles.
Pendant ce temps, « les travailleurs des radios privées non commerciales (radios communautaires, confessionnelles, de collectivités locales) continuent de vivre dans la précarité la plus absolue. Contraints à faire du bénévolat, ils travaillent souvent sans salaires et sont réduits tout simplement à la mendicité. Ces radios, à cause de leur statut limitant leurs sources de revenus publicitaires, ne peuvent pas offrir le SMIG ou des emplois rémunérés décents à leurs employés (animateurs, techniciens, producteurs, journalistes, réalisateurs…) ».
Certes, beaucoup reste à faire et nonobstant certaines difficultés, la liberté de la presse en Côte d’Ivoire avance plus ou moins avec l’engagement de tous car la quête perpétuelle de cette liberté reste un combat quotidien.
Joël Dally