Société

États généraux de l’école Pourquoi ça coince ! : Les explications du ministère

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Que deviennent les états généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation lancés depuis juillet 2021 ? Alors qu’ils étaient prévus se tenir dans un délai de 6 mois après le lancement officiel le 21 juillet 2021 au Sofitel Hôtel Ivoire, plus de 8 mois après les conclusions de ces états généraux, les conclusions ne sont toujours pas connues. Selon un membre du comité scientifique, ce retard frise la roublardise.

 

Les conclusions des états généraux de l’éducation et l’alphabétisation ne sont pas encore connues conformément au chronogramme qui avait été indiqué par Mariatou Koné, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation au lancement des travaux. L’attente des conclusions de ces assises sur l’école ivoirienne qui va durer bientôt trois mois, est source d’inquiétude selon des acteurs ayant pris part aux travaux. À en croire l’un d’entre eux, Kouamé Bertoni, membre du comité scientifique de la Commission chargée des syndicats sur les 7 commissions thématiques créées pour conduire les travaux, toutes les réflexions ont été déjà menées pour livrer les conclusions.

« Nous avons travaillé, on a rendu les conclusions et nous avons fait nos réflexions sur la redynamisation du système éducatif. Depuis, nous nourrissions beaucoup d’espoirs à ces états généraux. C’est pour cette raison, quand on ne nous donne pas jusque-là les conclusions de ces états généraux, on a l’impression que ça frise un peu de la roublardise. C’est pour cela nous disons que si rien n’est fait, nous prendrons nos responsabilités. Nous allons préparer une grève au retour des congés de Pâques », a menacé ce syndicaliste, membre de la coalition secteur/éducation (COSEFCI).

Le retard lié à la publication de la conclusion des travaux, selon Kouamé Bertoni, se justifie par la volonté de la ministre Mariatou Koné de ne pas faire face à certaines revendications des syndicats. Ces revendications, à en croire ce dernier, devraient trouver une suite favorable à travers les états généraux. Ce qui pourrait ne plus être le cas, au regard de la lenteur à conclure les travaux, selon Kouamé Bertoni. 

« Nous, en tant qu’organisation syndicale, nous restons dubitatifs en face de ce qui se passe. C’est dans les états généraux que certaines de nos revendications devraient être prises en compte. Ce qui fait qu’au nom de la confiance que nous avons placée en madame la ministre, il y a eu une accalmie dans le secteur éducation/ formation, parce qu’elle nous avait dit le 10 mai 2021, qu’elle venait d’arriver et qu’on devrait lui laisser toute la place pour qu’elle puisse bien regarder les choses. Mais depuis lors, aucune de nos revendications n’a été satisfaite. C’est pour cela que nous estimons que ça commence à ressembler à la roublardise, en traînant sur l’année et pendant ce temps, il n’y a pas de solution à nos problèmes », a-t-il dénoncé.

 

L’absence de communication dénoncée

Face au manque d’information sur les raisons du retard relatif aux conclusions de ces assises, ce syndicaliste a fait savoir que les démarches entreprises auprès de la ministre Mariatou Koné sont restées platoniques. « Cela fait plus de trois semaines que nous avons déposé une demande d’audience et jusque-là, nous n’avons reçu aucune réponse. Nous pouvons ne pas savoir un certain nombre de choses, il appartient au ministère de nous expliquer. De sorte que lorsque nos camarades nous interpellent sur le terrain, il y a des réponses qu’on peut leur donner. Le ministère ne dit rien et ne se prononce pas. Nous n’avons pas d’interlocuteur. Peut-être qu’il y a un certain nombre d’éléments que nous ne maîtrisons pas qui font retarder les conclusions. Lorsque nous avons ces éléments de réponse, nous pouvons les rapporter à nos bases pour ne pas qu’elles pensent que nous avons été achetés. Nous ne nous sommes pas spécialisés dans la grève. On ne fait pas grève pour faire grève. La grève est notre dernier moyen de recours », a regretté ce responsable de la COSEFCI. 

 

Ce que dit le ministère de l’Education nationale et ce qui reste à faire

Le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a réagi par la voix de son directeur de la communication, Xavier Houphouët. Joint au téléphone, il a justifié le non-respect du calendrier initial qui est compréhensible.  « Les gens sont libres de penser ce qu’ils veulent. Ce sont les états généraux, ce n’est pas la poudre aux yeux qu’on vend aux gens », a d’emblée, indiqué le patron de la communication de cette institution. Le collaborateur du ministre Mariatou Koné a révélé les différentes étapes qui restent à franchir, avant la remise officielle du rapport au président de la République : « C’est un travail minutieux qui se fait. Nous avons annoncé que ça devrait pendre 6 mois, mais il peut avoir des décalages. On peut proposer et après dans l’exécution, il peut avoir des décalages. En ce moment, nous sommes au niveau du comité de pilotage. Nous allons nous réunir demain (NDLR mardi 5 avril) pour trois jours et après cette étape, nous aurons les journées nationales des états généraux. C’est à la suite de ces journées qu’il y aura la remise du rapport au chef de l’État ».  Selon Xavier Houphouët, les journées nationales de ces états généraux sont prévues du 11 au 13 avril 2022.  Il soutient que la tâche n’est pas aisée et l’heure est au travail ardu au ministère : « Au niveau du ministère, ça travaille. Ce n’est pas quelque chose qu’on invente, ce sont des rapports avec des milliers de pages. C’est un travail minutieux. C’est vrai, les gens sont impatients, mais on leur demande de patienter pour que le travail se fasse en bonne et due forme. Il faut qu’on puisse démontrer à la face du monde, la démarche que nous avons suivie. Nous sommes quasiment à la fin du processus », a-t-il justifié.

 

Ernest Famin

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