Société

Violence faite aux enfants / Environ 300 millions d’enfant dans le monde sont victimes

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L’élimination de la violence à l’encontre des enfants fait l’objet de plusieurs cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le Rapport de situation 2020 sur la prévention de la violence à l’encontre des enfants dans le monde examine les progrès réalisés par les pays dans la mise en œuvre des activités qu’ils mènent pour atteindre les cibles de l’objectif de développement durable (Odd) relatif à l’élimination de toutes les formes de violence dont sont victimes les enfants.

 

Dans le monde, on estime qu’un enfant sur deux âgé de 2 à 17 ans est victime d’une forme de violence chaque année. Près de 300 millions d’enfants de 2 à 4 ans subissent régulièrement une forme de discipline violente de la part des personnes qui s’occupent d’eux. Un tiers des élèves âgés de 11 à 15 ans a été victime de la violence entre élèves au cours du mois écoulé, et on estime que 120 millions de filles ont subi une forme de contact sexuel forcé avant l’âge de 20 ans.

La violence affective touche un enfant sur trois, et un enfant sur quatre vits avec une mère victime de la violence de son partenaire intime. En 2017, près de 40 150 enfants ont été victimes d’homicides. Le taux mondial d’homicide pour les 0-17 ans était de 1,7% pour 100 000 habitants, et le taux pour les garçons était de 2,4% pour 100 000 habitants, soit un taux plus de deux fois supérieur à celui des filles (1,1 pour 100 000 habitants).

La pandémie de Covid-19 et les ripostes des pays à celle-ci ont eu un impact considérable sur la prévalence de la violence à l’encontre des enfants et risquent d’avoir des conséquences négatives à long terme. Au cours de leur vie, les enfants victimes de violence ont plus de risques d’être atteints de maladies mentales et de troubles anxieux ; d’adopter des comportements dangereux, comme l’abus d’alcool et de drogues, le tabagisme et les rapports sexuels non protégés ; de souffrir de maladies chroniques telles que le cancer, le diabète et les cardiopathies, ou de maladies infectieuses, telles que l’infection à VIH ; et d’avoir des problèmes sociaux, par exemple, l’échec scolaire et l’implication dans des actes violents ou criminels.

Les coûts économiques de ces conséquences sont énormes. Aux États-Unis d’Amérique, on estime que le coût de la maltraitance des enfants en un an s’élève à 428 milliards de dollar pour la vie entière, et en Asie de l’Est et dans le Pacifique, les coûts économiques des conséquences de la maltraitance des enfants représentent entre 1,4 % et 2,5 % du produit intérieur brut annuel de la région. Selon le rapport de situation 2020 sur la prévention de la violence à l’encontre de l’enfant dans le monde, il est possible de prévoir largement cette violence et éviter les coûts humains et économiques associés.

Les données issues des approches « Inspire » (Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants) montrent que la mise en œuvre de programmes bien conçus, dont beaucoup l’ont été dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, ont fait baisser de 20 % à 50 % la prévalence de la violence. Cela indique clairement que l’on peut faire rapidement baisser la violence dès lors qu’il existe une volonté politique et un leadership ferme, des politiques et des interventions fondées sur des données factuelles, et que des fonds suffisants y sont consacrés.

Joël DALLY

 

 

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