Non-respect du code de la route, dépôt sauvage d’ordures par- ci, par-là, saccage des édifices publics… Les actes d’incivisme sont légion partout en Côte d’Ivoire. La cité du fromager n’est pas épargnée. « L’incivisme à Gagnoa, c’est tous les jours et à tous les niveaux. On jette les ordures partout, on ne respecte pas les feux tricolores, encore moins les institutions. Tous ces petits comportements vont, au fil du temps, s’enraciner dans nos comportements. C’est ce qui constitue l’incivisme ». Ces propos sont de Moussa Diarassouba, président de la Commission régionale de droits de l’Homme. Samedi, il a participé à un atelier de formation et de sensibilisation des jeunes sur le civisme. Une initiative de Serge Gbagbo, président du Conseil des jeunes de Gagnoa (CJGA). À cette rencontre, le patron des droits de l’Homme a indexé les autorités et les populations comme étant à la fois, les responsables de l’incivisme. « Quand il y a la mauvaise gouvernance, cela amène les populations à s’inscrire dans l’incivisme. C’est en cela que nous, acteurs des droits de l’Homme, devons intervenir pour demander aux autorités d’assumer pleinement leurs responsabilités, afin que les populations aient le minimum pour une vie décente. Mais en même temps, il faut dire aux populations que lorsque l’autorité n’a pas joué son rôle, ce n’est pas de la manière violente qu’il faut exprimer son mécontentement », a suggéré Moussa Diarassouba, venu soutenir Sémou Jean-Camus, commandant du Groupement mobile d’intervention (GMI), qui a animé l’atelier portant sur le civisme. L’autorité policière a fait remarquer que le civisme et l’incivisme sont liés. Il note que l’incivisme part de l’indiscipline, elle-même, consistant à faire fi des lois de la République, pour utiliser la violence comme mode d’expression. Le commandant a donné les causes, les conséquences et proposé des solutions pour éradiquer l’incivisme de notre société. Toute chose qui passe, dira-t-il, par l’implication des parents dans l’éducation de leurs progénitures. Il mentionne que l’incivisme se trouve à tous les paliers de la société ivoirienne et fait obstacle à l’émergence de tout pays. « Une nation qui aspire au développement, doit tuer les germes de l’incivisme », a indiqué le formateur. Auparavant, Serge Gbagbo a donné les raisons qui justifient la tenue de cet atelier. « Bientôt, nous allons passer aux élections municipales et régionales. Déjà, nous préparons les esprits au civisme et au respect des lois », a-t-il expliqué, tout en gardant en mémoire, les violences qui ont émaillé le scrutin présidentiel de 2020 à Gagnoa. « Pendant la présidentielle dernière, l’opposition a lancé une marche au cours de laquelle il y a eu des affrontements entre les jeunes des différents bords politiques. Il y a eu de nombreux dégâts. Cela est arrivé parce que les jeunes n’étaient pas instruits sur le civisme », a regretté Serge Gbagbo. Il souhaite qu’à l’issue de cet atelier de formation, les jeunes s’approprieront la notion du civisme.
Lyne zahui à Gagnoa
