La menace de la planète terre est une réalité. Et les scientifiques s’accordent à le démontrer à chaque occasion, en guise d’interpellation. C’est la raison des séminaires et colloques qui se tiennent dans le monde.
À cet effet, la Côte d’Ivoire abrite depuis le 06 décembre 2021, le 2e forum du Programme de Surveillance Mondiale pour l’Environnement et la Sécurité en Afrique ou GMES ET AFRIQUE. Les assisses de cet important évènement mondial qui est inscrit dans le cadre de l’agenda 2063 de l’Union Africaine (UA), ont réuni actuellement à Abidjan-Cocody Sofitel Hôtel Ivoire, plus de 400 participants comprenant des experts, des scientifiques, des fournisseurs de données, des politiques, des universitaires, des institutions techniques, régionales et internationales, les organisations non gouvernementales des États-membres de l’UA, l’Union Européenne (UE) et des Nations Unis.
Le cas de la menace d’un village ivoirien
Pendant les échanges ce mardi 7 décembre 2021, Nanan Tanoh Tanoh Edmond, a fait cas d'une menace qui planerait sur Assinie Babineha, village côtier de la commune d’Assinie, dans le sud ivoirien. Selon les faits qui ont été rapportés par la tête couronnée, la bourgade dont il a la charge de conduire la destinée, a été fortement ébranlée à cause de l’impact du modernisme. « La zone qui s’est muée en un laps de temps en paradis terrestre, donc une zone touristique avec des constructions de maisons de plaisance ou de résidences privées, a subi d’importants dégâts naturels avec la destruction de la végétation de mangroves » et la rareté « de poissons dans les eaux ». « Assinie est une zone touristique et nous avions beaucoup porté nos ressources sur l'aspect touristique, en cédant nos terres du bord de mer ou de lagune pour des constructions de maisons de plaisance ou de résidences privées. Toutes ces installations ont participé à la destruction de la végétation de mangroves. Et nous avons constaté qu'il n'y avait plus de poissons dans nos eaux, » a témoigné l’autorité coutumière. À la situation déjà préoccupante pour les villageois, s’est ajoutée celle de la « nappe phréatique ». La nappe phréatique du village qui desservait une grande partie de la population d'Abidjan, était infectée par les actions désastreuses des nouveaux riverains sur la mangrove.
Le rôle joué par GMES et AFRIQUE pour sauver le village
Le village d'Assinie Babineha n’a eu le salut que grâce au programme GMES AND AFRICA ou Programme de Surveillance Mondiale pour l’Environnement et la Sécurité en Afrique. C’est à l’aide de ce programme d’utilisation des images satellites que le village en question, a été approché par des experts scientifiques. C’était en marge du premier forum qui s’était déroulé en novembre 2018 à Libreville au Gabon.
« Nous avons eu la chance d'être approchés par le programme GMES AND AFRICA pour nous faire comprendre l'importance des zones humides et faire une sensibilisation sur la gestion durable des zones humides. Le premier programme GMES AND AFRICA est venu relever cette insuffisance due à l'action de nos populations sur la mangrove. Le programme nous a sensibilisés sur les avantages que nous avons à conserver notre zone humide. Ce que nos populations ne savaient pas », a-t-il rapporté.
05 ans après, selon Nanan Tanoh Tanoh Edmond, les choses se sont améliorées sur le terrain, grâce à la sensibilisation telle que prescrite par les experts.
« Nous avons donc mené ce combat de la sensibilisation à ne pas détruire la mangrove auprès de nos populations et nous avons demandé aux opérateurs économiques qui viennent vers nous à ne plus occuper les zones humides d'Assinie. Et depuis que cela est fait, nous avons constaté que les poissons sont de retour. La mangrove constitue un élément essentiel de l'habitat et de la reproduction des poissons. La population locale s'est appropriée le programme GMES AND AFRICA », a soutenu l’intervenant.
Cependant, les populations d’Assinie Babineha espèrent bénéficier d’autres avantages, pendant que se tient sur les abords de la lagune Ebrié, le 2e forum GMES ET AFRIQUE. Elles ont donc introduit une requête qu’a portée leur chef à la connaissance des participants. Il s’agit d’un projet de reboisement dans ces zones humides, en plus d’un appui technique. « Le programme GMES AND AFRICA nous a donc permis de mieux comprendre tous ces phénomènes et nous permet de sensibiliser nos populations à la protection de nos zones humides. Cela nous permettra d'avoir encore plus de poissons dans nos eaux. Aussi, nos eaux sont souvent envahies en des saisons par des algues ou des végétaux parasites. Ce qui gêne considérablement la navigation et la pêche de nos populations. Il a fallu que le programme GMES AND AFRICA vienne nous donner une cartographie qui nous permet aujourd'hui de mieux nous situer, d'anticiper et voir la conduite à tenir devant ce phénomène de végétaux envahissants sur nos eaux. Cette cartographie nous a beaucoup aidés. Les programmes GMES AND AFRICA nous permettent donc d'acquérir plus de connaissances pour mieux sensibiliser nos populations », a révélé Nanan Tanoh Tanoh Edmond.
Le 2e Forum GMES AND AFRICA est censé prendre fin vendredi prochain. Au terme de 5 jours de travaux, les recommandations d’Abidjan devront permettre la mise sur pied d’un réseau de partenaires potentiels dans le domaine de l’observation de la terre où toutes les communautés d’utilisateurs de GMES et Afrique seront mises en relation pour échanger les points de vue et partager les idées.
Venance KOKORA
