Le gouvernement a décidé de nouvelles mesures dans la filière bois. Elle va consister à corser les règlementations en vigueur et le processus sur l’achat responsable du bois en Côte d’Ivoire. Le projet a été présenté par le ministère des Eaux et Forêts, aux acteurs de la chaine de valeur du bois, lundi 29 novembre 2021 au cours d’un atelier.
Le système national de vérification de la légalité et de la traçabilité du bois en Côte d’Ivoire, dit système SNVLT a pour objectif de permettre une visibilité sur toute l’activité forestière et surtout, de disposer d’outils décisionnels afin de préserver les forêts ivoiriennes et assurer la légalité dans tout son ensemble.
Le système se présente comme une plateforme d’intégration de toutes les formes de métier que comprend l’activité du bois. Selon le directeur de la production et de l’industrie forestière, Colonel Konaté Bassimori, tous ces modules devraient entrer en interconnexion pour que le module soit véritablement opérationnel et qu’il prenne en compte, l’ensemble des thématiques liées à la question de la traçabilité et de l’égalité. « Les notions de traçabilité et de l’égalité sont d’une extrême importance, en ce sens qu’aujourd’hui, avec les nouvelles normes internationales de l’Union Européenne (UE), dans un avenir proche, tout le bois consommé sur le marché européen doit être certifié légal. Il faut connaitre l’origine du bois pour savoir si ce n’est pas un bois qui a été exploité illégalement. Ce sont des questions fondamentales qui doivent se poser lorsqu’un produit rentre sur le marché européen », a-t-il expliqué.
L’achat responsable du bois en Côte d’ivoire qu’envisage le gouvernement fait partie intégrante du nouveau module sur la légalité du bois, à savoir la connexion du système national de vérification, la légalité et la traçabilité au système qui existent déjà. Il s’agit d’assurer l’intégration du marché national dans l’accord de partenariat volontaire.
La politique du gouvernement vise à lutter contre l’exploitation illégale des forêts en Côte d’Ivoire par l’amélioration de la légalité et de la traçabilité du bois et il entend gagner beaucoup avec ce projet, eu égard à sa politique forestière. La production issue du sciage à façon est estimée entre 1,5 et 3 millions de m3 par an, c’est-à-dire entre 15 et 30 fois plus que les volumes de bois mis sur le marché domestique par le secteur industriel.
À ce propos, l’État se dote de moyens efficaces de lutte en se fixant comme objectif, un taux de couverture forestière nationale de 17% en 2025, en dépit de la menace d’émission des gaz à effet de serre, résultant de la déforestation et des scieurs clandestins.
Le Gouvernement entend mettre en œuvre, des stratégies pour la poursuite de la préservation des ressources forestières, une amélioration de la résilience aux changements climatiques, une meilleure protection de la faune et une gestion plus durable des ressources en eau.
Notons que l’industrie du bois en Côte d’Ivoire a permis la création de 50 000 emplois directs et de plus de 100 000 emplois indirects. Le sous-secteur de l’industrie du bois, représenté par une diversité des structures, a généré en 2008, un chiffre d’affaires d’environ 151 milliards de F Cfa.
Venance Kokora
