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Interview/Santé maternelle : Comment éviter les hémorragies après accouchement avec le Dr Faye Gabriel

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Dr Faye Gabriel Essetchi, gynécologue obstétricien, spécialiste de médecine de famille est par ailleurs, le trésorier général du Conseil de l’Ordre des médecins de Côte d’Ivoire. Dans cette interview, celui qui est égale- ment membre de la commission ordinale de la formation médicale continue, donne les causes des hémorragies après l’accouchement.

C’est quoi une hémorragie du Post-Partum (HPP) ?

C’est le saignement d’une femme par la voie génitale. Plus précisément, l’HPP est la perte de sang supérieur ou égal à 500 ml après un accouchement par voie basse, ou la perte de sang supérieur à 1000ml après une césarienne.

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Quelles sont les causes ?

Les causes sont multiples. Les plus récurrentes sont l'atonie utérine. C’est le défaut de rétractation de l'utérus. La deuxième est la rétention du placenta ou débris membranaires et la troisième porte sur des troubles de la coagulation. À côté de celles-ci, il y a les causes traumatiques, c’est-à-dire les déchirures du col ou des parties molles. Cette cause est classée en dehors des HPP, parce qu’elle a un traitement différent. On les appelle les hémorragies contemporaines de la délivrance.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les facteurs de risque sont divers. Il y a les utérus sur-distendus, c’est-à-dire une femme qui a eu des grossesses multiples. Il y a aussi les grossesses sur fibrome utérin qui se définit comme la grossesse chez une femme ayant déjà eu une HPP. Aussi une femme déjà anémiée au cours de la grossesse est sujette au facteur de risque.

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Quelles sont les conséquences sur la vie de la femme et de l’enfant qui en ont été victimes ?

Les conséquences sont généralement dramatiques. Il y a la mort par choc hypovolémique ou par trouble de la coagulation. À défaut, la mère se retrouve dans un état anémique invalidant. Pour ce qui concerne l’enfant, soit il devient orphelin, soit il ne peut bénéficier de l’allaitement maternel, parce que la mère malade d'anémie chronique ne pourra pas allaiter son enfant.

Existe-il des symptômes ?

Au niveau des symptômes, on note les saignements importants. Et également une femme qui tombe en syncope par état de choc est aussi un signe.

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Qu’en est-il des moyens de prévention de l’HPP ?

L’une des premières précautions à prendre que nous recommandons toujours à une femme enceinte, est de faire un bon suivi prénatal. Cela permet de déceler tous les facteurs de risque et de les traiter.

Est-ce un problème de santé publique ?

Tout à fait. L’HPP étant la première cause de décès maternel, est un problème de santé publique. La Côte d'Ivoire étant l'un des pays au monde où le taux de mortalité maternelle est le plus élevé, les derniers chiffres donnent environ 614/100.000 naissances vivantes) ; l'HPP seule représente plus de 40% de ces décès et la tendance est à la hausse.

Quelle est la tranche de femme la plus touchée par ce mal ?

Les femmes enceintes ayant audessus de 35ans présentent plus de risques de faire une HPP.

Quels sont les traitements possibles ?

Au niveau des traitements, il y a le traitement préventif. Il consiste au cours du suivi prénatal à détecter tous les facteurs de risque que nous avons identifiés. Et le traitement curatif. Ce traitement est d’une extrême urgence qui ne saurait attendre. L'HPP doit être prise en charge dès que le diagnostic est posé.

Ernest Famin

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