
Le projet est noble pour cette formation qui a été à l’avant-garde de l’indépendance du pays. Mais seulement voilà. À six petits mois de la présidentielle du 25 octobre, cette formation est dans une sorte d’inertie qui risque de déboucher sur une impasse. Après le coup d’État de 1999, il y a, certes eu des frondes comme celles de Banny, KKB, Djédjé Mady, mais le PDCI-RDA ne s’est jamais aussi mal porté que sous le règne de Tidjane Thiam aujourd’hui. Non seulement le parti s’est vidé de ses cadres les plus valeureux qui ont fait le choix de perpétuer la philosophie du père fondateur, Félix Houphouët-Boigny au sein du RHDP, mais à six mois d’une élection présidentielle, le parti est englué dans des procédures judiciaires.
Il est également sous l’emprise d’arrivistes qui bombent la poitrine et se font fièrement appelés ‘‘ropéros’’ et aussi surtout la situation plus qu’alambiquée de son président Cheick Tidjane Thiam. Avec son problème de nationalité qu’il traine comme un gros boulet, à moins d’arrangements politiques, il est plus qu’évident que le président du PDCI-RDA ne pourra pas figurer sur la liste électorale, préalable pour être candidat à une élection en Côte d’Ivoire. Plus grave, dans la procédure judiciaire qui l’oppose actuellement à Valérie Yapo, Thiam risque aussi d’être évincé de la tête du Parti. Et comme si cela ne suffisait pas, le président du parti qui s’est vautré dans une arrogance, est en train de pousser le dernier quarteron de cadres dans d’autres formations politiques. Non seulement son absence incompréhensible au premier Bureau politique de sa mandature continue de faire des remous, mais aussi Thiam fait prendre des décisions qui poussent même ses plus fervents défenseurs à scruter d’autres horizons.
C’est le cas de Jean Yves Essoh qui est le pionnier de tous les mouvements thiamistes, qui a décidé de rejoindre les rangs du RHDP pour ne pas mourir politiquement. Et selon les informations en notre possession, d’autres cadres de premier plan et même des élus feront défection dans les jours et semaines qui arrivent. Aujourd’hui des historiques du parti comme Maurice Kakou Guikahué qui est considéré comme le gardien du temple est devenu aphone. Or, c’est ce dernier qui détient l’ACD de l’organisation du parti (SIC). Pendant ce temps, rien à l’horizon n’annonce des perspectives conciliantes pour remettre les choses en place. Plus grave, les derniers mohicans de la sombre période de l’ivoirité, avec à leur tête Emile Constant Bombet font aujourd’hui la pluie et le beau temps avec les ‘‘Ropéros’’ à la manœuvre. Si les choses restent en l’état, tout porte à croire que le compte à rebours pour le naufrage du navire PDCI a déjà commencé…
Kra Bernard