En attendant la validation de sa candidature par le juge électoral, l’ex-Première dame a été plébiscitée par son parti, le Mouvement des générations capables (MGC) pour être son porte-étendard à la présidentielle de 2025. toutes ces années où elle n’était que l’épouse de l’ex-chef de l’État et donc condamnée à vivre dans son ombre. C’est assurément un change ment de cap dans la carrière politique de Simone Gbagbo. Qui se sent pousser des ailes désormais. Tout se passe, en effet, comme si le fait d’avoir divorcé d’avec son époux Laurent Gbagbo, l’avait libérée d’une sorte d’encagement dans lequel elle était maintenue durant
Sa candidature : un acte d’émancipation
Aussi longtemps qu’elle était « l’épouse de », il ne lui était jamais venu à l’esprit d’évoluer en solo, en se présentant à une élection présidentielle. Le candidat du camp politique de son mari était naturellement Laurent Gbagbo. Nul doute que si elle était encore en couple avec lui, c’est toujours lui qui serait désigné pour dé fendre les couleurs de leur bord politique, Simone devant se contenter d’être « derrière un grand homme », comme dit le dicton. L’annonce de sa candida ture pour la prochaine élection présidentielle est bien la preuve qu’une rupture majeure s’est opérée depuis qu’elle a divorcé d’avec Laurent Gbagbo, aussi bien sur le plan matrimonial que politique.
Désormais présidente d’un parti politique au même titre que son ex époux, elle entend s’affirmer pleinement, d’où cette candidature qui sonne comme un acte d’émancipation. C’est donc une Simone Gbagbo conquérante, voire revancharde, qui entend tenir la dragée haute à Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle 2025. Laquelle lui offre une occasion rêvée de dé fier son ex-épouse au cas où celui-ci serait finale ment autorisé à y prendre part. Sortie quelque peu froissée de sa séparation d’avec Gbagbo, elle pourrait l’affronter avec pour objectif de lui faire perdre la possibilité de revenir au pouvoir. Il est, en effet, peu probable qu’elle se rallie à lui dès le premier tour du scrutin. N’a-t-elle pas boudé l’appel de Bo noua lancé par son ex époux, demandant à tous les acteurs politiques de l’opposition de se rallier à lui, dans la perspective de la présidentielle de 2025 ? On peut donc dire qu’elle serait portée à croiser le fer avec son ex-époux le moment venu.
Le sort de Gbagbo entre les mains de Ouattara
À condition, cependant, que Gbagbo lui-même puisse prendre part à ce scrutin. Or, à ce jour, sa situation reste compromise, puisqu’il demeure radié de la liste électorale pour avoir perdu ses droits civiques, suite à sa condamnation à 20 ans de prison pour braquage de la BCEAO pendant la crise postélectorale de 2010 2011. Tant que la situation reste inchangée, il reste inéligible. Dans ces conditions, la guerre des ex n’aura pas lieu. À moins que d’ici-là, l’ex chef de l’État bénéficie d’un coup de pouce du président de la République, Alassane Ouattara, consistant à prendre une loi d’amnistie. C’est seulement à ce prix qu’il peut prendre part à la présidentielle. Autant dire que le sort de Gbagbo est entre les mains de Ouattara, qu’il pourrait également affronter au cas où il serait finalement autorisé à se présenter à ce scrutin présidentiel.
Assane NIADA