À l’occasion de la première convention ordinaire du Mouvement des Générations Capables (MGC) de Simone Gbagbo, le président du COJEP, Charles Blé Goudé, a pris la parole. Faisant allusion à Nady Gbagbo, la nouvelle épouse de Laurent Gbagbo qui a formellement interdit l’usage du patronyme Gbagbo par une autre femme, Charles Blé Goudé a affirmé qu’elle ne peut pas effacer les traces de Simone Gbagbo, parce que, selon lui, celle-ci est « un éléphant politique ». « Tous ceux qui se sont hasardés à effacer les traces politiques de Mme Simone Ehivet Gbagbo, se sont trompés, parce que ce ne sont pas les traces de tous les animaux qu’on efface dans la forêt. Vous ne pouvez pas effacer les traces politiques d’un éléphant comme Simone Gbagbo ».
Parlant de la présidente du MGC, le président du COJEP l’a appelée plusieurs fois « Simone Ehivet Gbagbo » et a invité les militants présents à répéter à sa suite. Ce qu’ils ont fait en chœur dans un tonnerre d’applaudissements, comme pour répondre malicieusement aux avocats de Laurent Gbagbo qui estiment que Simone ayant divorcé d’avec Gbagbo, n’a plus le droit de porter le nom de son ex-époux.
Simone s’accroche au nom Gbagbo
L’ex-leader de la galaxie patriotique a indiqué que Simone Ehivet n’est pas une inconnue de la vie politique ivoirienne et que son parcours politique a été bâti dans la douleur, non sans oublier de relever qu’elle a pris des risques. « La Côte d’Ivoire vous connaît. Et vous connaissez la Côte d’Ivoire », a souligné Charles Blé Goudé.
Le visage de Simone Gbagbo resplendissait de joie, chaque fois que le président de la convention, Tapé Kipré, prononçait « Simone Ehivet Gbagbo ». Elle semble attachée à ce nom de son ex-époux que celui-ci et ses inconditionnels voudraient voir gommé de son appellation.
En témoigne, ce fait marquant de la cérémonie : le représentant de l’Union des Sociaux-Démocrates (USD), Boka De Lazare, a été, en effet, rappelé à l’ordre chaque fois que, voulant parler de l’ex-Première dame, il disait Simone Ehivet. Les militants du MGC ajoutaient aussitôt Gbagbo, comme pour attirer son attention sur ce « crime de lèse-majesté » qu’il commettait sans le savoir. Il a fini par s’y conformer, quand, à a fin de son discours, il a déclaré : « Dans l’attente de reprendre nos discussions sur les stratégies communes, nous vous remercions de nous avoir associé à cette grande étape de la vie de votre parti et souhaitons beaucoup de réussite au candidat Simone Ehivet Gbagbo ».
Point d’orgue de cette convention, l’élection de Simone Gbagbo comme candidate du MGC à l’élection présidentielle de 2025, a tourné au plébiscite. En effet, elle a été élue avec 100% des 2 053 (81%) membres présents, sur les 3 148 attendus pour la convention. Prenant la parole après son élection, elle a donné une idée de son projet de société. « Je voudrais vous faire une offre audacieuse : celle de construire une Côte d’Ivoire totalement transformée, modernisée et prospère, dans une Afrique décomplexée, développée, équipée, incontournable, forte et respectée de tous ». Son projet repose sur trois piliers : la réconciliation nationale, la transformation et la souveraineté.
En outre, la présidente du MGC a indiqué qu’il pourrait avoir des rapprochements entre formations politiques avant la présidentielle d’octobre 2025. Elle n’a pas exclu tout rapprochement du MGC avec le PPA-CI de son ex-époux Laurent Gbagbo. « On discutera si la chose est possible », a-t-elle déclaré.
Aristide Otré