Au mo ment où il est réélu à la tête du FPI, Affi N’guessan fait face à une fronde interne qui a failli faire capoter le congrès du week-end dernier. C’est donc un homme à l’autorité quelque peu fragilisée qui sort de ce conclave de Yamoussoukro. D’ailleurs, il pèse sur les décisions issues de ce congrès une sorte d’épée de Damoclès, une action judiciaire, engagée par des dissidents, étant pendante devant le tribunal. Au cas où la justice viendrait à trancher en faveur des plaignants, emmenés par le vice président Pierre Dagbo Godé, la réélection d’Affi N’guessan pourrait être remise en cause autant que sa désigna tion comme candidat du FPI à la présidentielle de 2025. Autant dire que le « lion du Moronou » est sur le gril. En attendant, Affi N’guessan peut pavoiser d’avoir été désigné pour défendre les couleurs du FPI à la prochaine présidentielle. Mais quelle chance a-t il de faire bonne figure à ce scrutin ? Bien peu, en réalité.
Si l’on s’en tient à la récente déconvenue qu’il a essuyée aux élections régionales du 2 septembre 2023. Candidat au conseil régional, il a été battu par Aka Véronique, perdant ainsi le fauteuil de président du conseil régional qu’il détenait depuis les élections générales de 2018. Une cuisante défaite qui en disait long sur l’étiolement progressif du FPI sur l’échiquier national de puis que ce parti a perdu le pouvoir en 2010. Déjà en 2015, l’opinion nationale s’était fait une idée du poids politique de ce parti et de son président à l’issue de l’élection présidentielle à laquelle Affi N’gues san avait pris part pour le compte du FPI. Il s’en était sorti avec un humiliant 9,2% des voix. Ce qui lui avait valu le sobriquet de « Monsieur 9% ». C’était déjà le signe que le FPI était désormais réduit à sa portion congrue, taxée ironiquement d’« enveloppe » par Laurent Gbagbo. Et son président, Affi N’gues san, réduit au poids d’un duvet. Quelle chance a-t-il alors de faire bonne figure à la présidentielle de 2025 ? Au regard de ce qui pré cède, ses chances semblent bien minces, surtout qu’il pourrait aller à ce scrutin, amputé du soutien de ses compagnons d’aventure que sont les vice-présidents Pierre Dagbo Godé, Diabaté Bêh et le secrétaire général Issiaka Sangaré, entrés en dissidence depuis que Affi N’guessan a rompu le partenariat que son parti, le FPI, avait signé avec le parti au pouvoir, le RHDP.
Assane NIADA