Le gouvernement a eu la main lourde à l’égard des fonctionnaires qui ont pris part au récent mouvement de grève qui a secoué les secteurs de la santé et de l’éducation nationale. En réaction à cette grève qu’il juge « illégale », il a décidé de suspendre le salaire du mois d’octobre des 26 meneurs. Par ailleurs, il a fait une ponction sur le salaire du mois d’octobre de tous ceux qui ont pris part à ce mouvement.
Sanctions contre les grévistes
Le communiqué du conseil des ministres indique, en effet, que « les autres participants ont subi une retenue sur salaire équivalente aux trois (03) jours de grève ». Visiblement vent debout contre les au teurs de cette grève, le gouvernement n’écarte pas de les traduire devant les tribunaux. « Sans préjudice des pour suites pénales dont sera saisi le Procureur de la République pour les auteurs d’actes de violence et de destruction de biens publics ou privés, la procédure disciplinaire sera déclenchée contre les meneurs de cette grève illégale dès la semaine prochaine », assure le gouvernement.
C’est dire, si les jours orageux s’annoncent pour ceux qui ont été les instigateurs de ce mouvement qui n’aura pas été du goût de l’exécutif. A l’occasion de ce même conseil des ministres, le gouvernement a rendu public le résultat du contrôle électronique des fonctionnaires et agents de l’Etat auquel a procédé le ministère de tutelle au titre de l’année 2023. Il en ressort que, sur 251426 fonctionnaires, 249 549 étaient présents à leurs postes contre 1877 absents.
La FESCI doublement dissoute
Autre décision forte prise durant ce conseil des ministres, c’est la confirmation de la dissolution de la Fédération estudiantine et scolaire (FESCI), en même temps que toutes les autres associations syndicales d’élèves et d’étudiants. « En vue de préserver l’ordre et la sécurité publique et de garantir durable ment le calme et la cohésion sociale dans les espaces scolaires et universitaires, ce décret dissout toutes les associations d’élèves et d’étudiants à caractère syndical, créées et exerçant dans le monde scolaire et universitaire, en application de l’article 22 de l’ordonnance n°224 368 du 12 juin 2024 relative à l’organisation de la société ci vile », mentionne le communiqué final du conseil des ministres. Par ailleurs, il a été question de la cyber sécurité durant ce conseil des ministres. Afin de mieux coordonner les activités relevant de la sécurité des informations sensibles gérées par le système informatique, le gouvernement a décidé de centraliser tout ce qui se fait sur le plan national en matière de cybersécurité.
Un nouvel organe de la lutte contre la cybercriminalité
Aussi a-t-il créé un nouvel organe dé nommé l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, en abrégé ANSSI. Un décret a été pris à cet effet portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’ANSSI. « L’ANSSI est le nouvel organe dédié à la cybersécurité. Cette agence concentre toutes les attributions ancienne ment dévolues aux différentes structures de lutte contre la cybercriminalité, de sécurité et de protection des systèmes informa tiques », souligne le communiqué. Lequel précise, en outre, qu’elle « a la charge de la mise en œuvre des plans d’action, de coordination et de la gestion des crises de cybersécurité, de la coordination des actions de protection des infrastructures cri tiques et des systèmes d’information publics et privés ainsi que du pilotage des processus de prévention, de protection, de surveillance, de détection et de réponse aux incidents ».
La transition écologique et la culture ont également fait l’objet d’une attention parti culière lors de ce conseil des ministres. S’agissant des questions relevant du développement durable, un décret a été pris portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Plateforme Nationale sur la Finance Durable. Sa création, explique le gouvernement, répond à l’application d’un accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) en mars 2024, accord dé nommé Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). « La Plateforme Nationale sur la Finance Durable est chargée de la coordination des financements verts et durables », mentionne le communiqué du conseil des ministres. Lequel fait également état d’un décret pris pour baptiser désormais le palais de la culture de Treichville, Palais de la culture Bernard Binlin-Dadié, en abrégé PCBD. Ce décret fixe les attributions, l’organisation et fonctionnement du PCBD. C’est là un immense honneur fait à Bernard Dadié, qui reste la figure marquante de la littérature ivoirienne.
Assane NIADA