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Côte d’Ivoire / Détection de cas d’Ebola à Abidjan, relation tendue entre autorités guinéennes et ivoiriennes

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Abidjan, le samedi 21 aout 2021 (lavenir.ci) - Les autorités guinéennes ne semblent pas apprécier les accusations portées à l’égard d’une ressortissante de la Guinée chez qui le virus Ebola a été détecté à Abidjan. Elles évoquent également des craintes pour ses ressortissants vivant sur le sol ivoirien qui pourraient être en danger.

Selon le Guinéematin.com qui ébauche le problème, les autorités guinéennes ont demandé jeudi à la Côte d’Ivoire de procéder à une nouvelle analyse de la jeune guinéenne chez qui a été détecté le virus Ebola, évoquant des interrogations sur le diagnostic initial.

Le ministre guinéen de la santé, Rémy Lamah, est allé plus loin dans le courrier officiel consulté par l’AFP pour dire que « L’amélioration des symptômes de la maladie et l’amélioration du tableau clinique en 48 heures suscitent des interrogations, connaissant l’évolution classique de la maladie ».

Un autre courrier dudit ministère a été également adressé à l’Organisation mondiale de la santé (Oms) que l’équipe médicale guinéenne envoyée à Abidjan n’avait pas pu avoir accès à la patiente.

« Considérant tout ce qui précède, la Guinée sollicite auprès des autorités ivoiriennes à travers l’OMS une reconfirmation de ce cas à travers l’Institut Pasteur de Dakar et si possible un autre laboratoire accrédité », a ajouté le ministre.

Les autorités guinéennes se disent indignées du fait que la ville de Labé, d’où est originaire la jeune Guinéenne, « n’a pas enregistré de cas de maladie à virus Ebola durant les épisodes nationaux de 2014-2016 et de 2021 ».

Pour sa part, le directeur de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de Guinée, Sakoba Keïta, a jugé « insolite et atypique » le cas détecté à Abidjan, surtout qu’aucun cas n’avait été détecté dans la famille de la jeune fille en Guinée, chez le chauffeur qui l’a transportée, ou chez les autres passagers, plus de dix jours après son départ.

« Il y a eu déjà eu des cas où on a assisté à des erreurs de laboratoires », a-t-il dit à l’AFP, évoquant la « nécessité d’un approfondissement de l’investigation ».

En réponse, le porte-parole du ministère ivoirien de la santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville qui a accueilli la malade, a déclaré qu’il n’y a aucun doute sur le diagnostic fait par son laboratoire.

« La malade a tous les symptômes qu’on retrouve dans le virus Ebola, la fièvre, la diarrhée, elle vomit, elle est fatiguée », a déclaré Serge Eholié, ajoutant que l’équipe guinéenne « n’est pas venue en Côte d’Ivoire pour avoir accès à la malade », mais « pour nous livrer des médicaments ».

Un cas de fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une Guinéenne âgée de 18 ans, arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1.500 km qu’elle a fait par la route.

Dr Ibrahima Diallo, médecin guinéen vivant à Abidjan a dans un entretien accordé aux confrères, une semaine après la détection du cas a exprimé la grande inquiétude que ressent la communauté guinéenne vivant en Côte d’Ivoire parce que 68 Guinéens qui ont voyagé dans le même bus que la patiente sont jusque-là introuvables.

« La fille testée positive a voyagé avec 70 personnes dans le bus. Si on enlève l’apprenti et le chauffeur qui sont des ivoiriens, les 68 autres sont compatriotes guinéens. Parmi eux, il y a les quatre convoyeurs et leurs passagers qu’ils ont regroupés dans le même bus. Il se trouve que la fille a commencé à développer la maladie depuis la frontière. Et lorsqu’ils sont arrivés à la gare d’Abidjan, la maladie s’est empirée. Son mari est allé la chercher pour l’emmener à la maison.

 Après avoir été testée positive à Ebola, elle a été isolée et est sous traitement. Jusqu’hier, elle allait bien. Son mari a également été isolé ainsi que tous les contacts en Côte d’Ivoire, notamment les agents de santé, les médecins qui ont été isolés et vaccinés. Mais le problème, c’est qu’on n’arrive pas à retrouver les personnes qui étaient avec elle dans le bus. Dès que les convoyeurs se sont rendus compte qu’elle a été diagnostiquée Ebola, ils ont fui pour rentrer en Guinée » a-t-il justifié

A l’en croire, une campagne de sensibilisation est en cours au sein de la communauté guinéenne en Côte d’Ivoire. « On utilise les imams, les transporteurs et nous sommes sur le terrain pour dire aux gens d’aller s’identifier dans la discrétion », a confié le praticien guinéen.

 

Venance KOKORA

 

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