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Mamadou Touré, porte-parole adjoint du RHDP persiste et signe : « Ces tribalistes, nous allons les combattre jusque dans leur dernier retranchement »

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Le porte-parole adjoint du RHDP, Mamadou Touré promet de combattre les tribalistes jusque dans leur dernier retranchement
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J’ai vu que la question de tribalisme a créé beaucoup d’émotions et de réactions. Ça ne change rien dans le fond de ma pensée. Ça ne change absolument rien du tout ! Sur la forme, j’ai été quelque peu peiné, parce que j’ai suivi des émissions, et j’ai vu des jugements de valeur, de l’approche très déséquilibrée de certains intellectuels et de certains médias.

Mamadou Touré dénonce le tribalisme au sein d’un parti politique et il donne des faits. Et on me reproche de dénoncer. A la limite, celui qui dénonce est sur le même pied d’égalité que celui qui commet l’acte. Donc si demain en France, certains politiques dénoncent le racisme ou la xénophobie d’Éric Zemmour, ils seront aussi responsables de ce qu’ils dénoncent. J’aurai souhaité que le débat se porte sur la justesse de ma dénonciation. Mais, on a estimé que tout le monde est tribaliste en Côte d’Ivoire. Je ne peux pas accepter cette réflexion de deux poids deux mesures. Au-delà de ma formation politique, pour moi c’est une question de conviction. J’ai été candidat à Daloa et tous les médias ont pu le constater. La campagne s’est faite sous fond de tribalisme. On a estimé que je n’étais pas suffisamment du Haut Sassandra, on me cherchait des villages çà et là. Pour ce que notre pays a connu, c’est tolérance zéro avec toute forme de tribalisme au sein de quelques partis politiques que ce soit. C’est une question de principe.

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J’ai reçu des personnes qui étaient très critiques. Je leur ai demandé si elles trouvaient normal qu’au décès du président Henri Konan Bédié, alors que ses enfants sont allés au Ghana pour voir le roi des Ashanti, ce qui est d’ailleurs normal dans la pure tradition, que le chef d’un parti politique aille voir le chef des Ashantis pour lui présenter la direction de son parti. Comment auriez-vous réagi, si au décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, nous étions allés au Burkina Faso pour annoncer le décès au Moogho Naaba et lui présenter la direction de notre parti. Vous nous auriez brûlé ici dans les médias ! Lorsque Cissé Ibrahima Bacongo a fait sa sortie au mois de décembre dernier, et qu’il a émis des réserves sur le président d’un parti qui a décidé de cibler une région du pays. Il a demandé aux gens de faire attention parce qu’il n’est pas ce qu’il dit. Il y a eu des émissions télé pour dénoncer les propos de Bacongo. Mais pourquoi ce qui est vrai pour Bacongo ne serait pas vrai pour eux. Pourquoi cette tolérance. Je n’accepte pas ! Ce n’est pas chanter en langue qui est important, mais plutôt le contexte du champ. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Maurice Kacou Guikahué qui dit que l’une des raisons de son exclusion, c’est le fait qu’il ne soit pas d’une certaine ethnie. Mais quand il y a une élection dans ce contexte, ou certains cadres du parti disent qu’on leur demande de se retirer parce qu’ils ne sont pas d’une certaine ethnie, et que dans le même contexte tu viens chanter dans cette langue, c’est pour en[1]voyer quel message. C’est pour dire que je suis plus apte que les autres. Tout dépend du contexte.

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On fait un meeting à Soubré, on ne traduit pas en langue locale, mais dans une certaine langue. Mais comment auriez-vous réagi, si le ministre Adjoumani va à Daloa pour un meeting et on traduit en Dioula. La toile se serait enflammée. Ces tribalistes, nous allons les combattre jusque dans leur dernier retranchement. Ils vont se dévoiler. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent. Si d’autres ont été tribalistes et que nous sommes d’accord que le tribalisme n’est pas bon, il faut que tous les partis politiques se réinventent. C’est ce que le Président Ouattara a fait. Il a compris. En 2010, il a eu 32% des voix au premier tour des élections, son parti politique le RDR, a été contenu au Nord. Malgré les campagnes d’intoxication, et qu’il ait été confiné au Nord, comme il avait une vision qui al[1]lait au-delà de sa région, pour toute la Côte d’Ivoire, en dépit de toutes les contradictions qu’il y a eu avec le président Henri Konan Bédié, de tout ce que ses partisans ont subi, le premier acte qu’il pose, c’est l’alliance avec les autres partis du RHDP. C’est cette alliance qui lui permet de gagner au second tour. Il va plus loin, il va au-delà. Désormais, il faut qu’on retrouve le PDCI-RDA d’Houphouët-Boigny, il faut qu’on retrouve cette Côte d’Ivoire rassemblée, il lance l’idée du parti unifié. L’idée c’est justement de combattre le tribalisme au sein des partis politiques. Avoir une organisation politique qui soit représentative de tous les Ivoi[1]riens. Le Président Ouattara n’a pas été compris, donc quand certains ont décidé de le quitter, ils sont partis sans les meilleurs. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, Alassane Ouattara a changé les choses. Aujourd’hui, grâce à Aka Aouélé, le Sud qui n’était pas une zone favorable au Président Alassane Ouattara a basculé au RHDP.

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Grâce au ministre Adjoumani, là ou Alassane Ouattara n’avait pas plus de 20% de voix, le Gontougo a basculé au RHDP avec plus de 80% des voix. Grâce à cette vision, dans une région comme La Mé, ou Alassane Ouattara était détesté, combattu, avec Patrick Achi, la région a basculé. Voici la réalité qu’ils ne veulent pas voir, la Côte d’Ivoire a bougé. Nous ne sommes plus un parti tribaliste. Nous avons compris nos limites et nous avons travaillé pour aller au-delà, pour qu’au sein de notre parti, la Côte d’Ivoire dans toute sa diversité se retrouve. On ne peut pas accepter que des gens veuillent nous ramener en arrière. Aucune tolérance ne sera acceptée, ce qui est dit, est assumé. Il faut que ce parti change. Aux jeunes Ivoiriens, n’acceptez plus d’adhérer dans des partis qui basent toutes leurs actions autour des ethnies, il y va de l’avenir de notre pays. Ce qu’on a connu hier, on ne veut plus le vivre. Je veux ajouter aussi, on cherche mon village, je suis de Portio, à 15 Km de Blességui. Ils cherchent mon père, il s’appelle Yamoussa Touré, ami de Félix Houphouët-Boigny, né en 1904. Il a connu Houphouët-Boigny en 1936 et ce n’était pas un inconnu. Il est cofondateur de la première organisation islamique de Côte d’Ivoire et du PDCI-RDA. Il a contribué auprès du président Houphouët-Boigny à faire naitre le PDCI-RDA. C’est la raison pour laquelle nous n’acceptons pas. Le PDCI-RDA de nos pères, qui rassemblait toute les sensibilités de la Côte d’Ivoire, ce n’est pas ce PDCI[1]RDA que nous avons là. J’ai bien précisé dans mes propos que le PDCI-RDA dans sa version actuelle, est un parti tribaliste. Le PDCI-RDA d’Houphouët-Boigny est en réalité le RHDP du Président Alassane Ouattara. Je sais qu’au PDCI-RDA, il y a des gens qui ne sont pas tribalistes. Le RHDP est ouvert, venez pour que nous battissions ensemble cette Côte d’Ivoire unie et prospère ».

MZ

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