Politique

Après son coup de fil au président de la République: Guillaume Soro entre repentance, duplicité et mauvaise foi

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Après sa conversation avec le chef de l’Etat, Guillaume Soro doit prouver sa bonne foi à travers des actes qui vont dans le sens du dialogue et de l’apaisement.
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L’information a fait le buzz sur les réseaux sociaux ce jeudi 4 avril 2024. L’ancien chef rebelle Guillaume Soro, en cavale dans la sous-région a repris contact avec le président de la République Alassane Ouattara. L’information a été éventée par le confrère panafricain Africa Intelligence. Alors que beaucoup d’observateurs pensaient à un canular en cette période de poisson d’avril, Guillaume Soro a fait un tweet pour confirmer l’information du confrère. Mais après la conversion téléphonique, un vent de duplicité et de mauvaise foi plane sur la vraie posture de l’ex-PAN.

Après la grâce présidentielle accordée aux détenus civils et militaires dont plusieurs de ses proches, l’on pourrait dire que ce coup de fil entre le chef de l’Etat et l’ancien président de l’Assemblée nationale se situe dans la continuité du vent de décrispation et de cohésion qui souffle sur la Côte d’Ivoire et qui est porté par le président de la République Alassane Ouattara. Malgré la gravité des faits et l’arrogance dont il a fait preuve vis-à-vis du chef de l’Etat l’on peut saluer cette hauteur d’esprit et cette mansuétude du chef de l’exécutif ivoirien qui a décidé de s’inscrire dans la philosophie de paix de son père Félix Houphouët-Boigny, qui a toujours soutenu de na pas rejeter le couteau qui te blesse. L’acte est donc à saluer et le timing est bon. Seulement voilà. A peine son téléphone raccroché, Guillaume Soro et ses communicants ont entrepris une campagne de communication qui frise la duplicité et la mauvaise foi.

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De bonne source, durant l’appel téléphonique qui a eu lieu au soir du vendredi 29 mars, Guillaume Soro a exprimé ses regrets avant de présenter ses plates excuses à Ouattara, le remerciant également pour la grâce accordée à certains de ses alliés, parmi lesquels son bras droit et directeur de protocole Koné Kamaraté Souleymane, alias Soûl to Soûl, Affoussiata Bamba-Lamine et Moussa Touré. Il a affirmé son intention de maintenir le dialogue avec le président. Une fois la communication terminée, Soro et ses proches ont engagé une campagne qui laisse croire que c’est le chef de l’Etat qui aurait noué le contact alors qu’il n’en est rien. Il est vrai que Alassane Ouattara a toujours considéré Soro comme son fils malgré la gravité des actes et des propos que ce dernier a tenu, mais dans leur communication post conversation téléphonique, ces derniers gagneraient à faire amende honorable et à garder le profil bas. Dire que « lui et moi avons effectivement échangé » parlant du chef de l’Etat frise une arrogance qui ne reflète pas l’état d’esprit de quelqu’un qui veut se faire pardonner.

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Plus grave, le communiqué produit par le service de communication de l’ancien PAN a évoqué la conversation sans mentionner les excuses de Soro, se concentrant plutôt sur des thèmes vagues de détente politique et de réconciliation nationale. Pendant que le président Alassane Ouattara fait un dépassement de soi pour prendre au téléphone un fils égaré qui a voulu l’éjecter du pouvoir, ce dernier après la communication s’inscrit dans une logique de manipulation et évoque même la présidentielle de 2025. S’il est donc vrai que Guillaume Soro a exprimé ses « regrets » durant la conversation téléphonique, il ne doit pas s’inscrire dans une sorte de duplicité qui frise la mauvaise foi d’un homme qui mijote toujours quelque chose de louche contre l’ordre établi. Pour prouver sa bonne foi et soutenir l’expression de ses regrets, l’ex-PAN doit pouvoir intimer l’ordre à ses sbires camouflés comme Christ Yapi, la Guêpe, Franklin Nyamsi à s’inscrire dans cette démarche de repentance. Tout comme le pardon à des exigences de dépassement de soi et de hauteur d’esprit, celui qui est en faute et qui veut se faire pardonner doit observer un minimum de bonne foi dans sa démarche.

 

Kra Bernard

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