Politique

Affaire influenceuse algérienne – La Côte d’Ivoire n’est pas un no man's land

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L’algérienne Sofia Benlemmane a été expulsée de la cote d’ivoire, dans la nuit du mercredi au jeudi, pour trouble à l’ordre public.

Le racisme est un mal endémique du football. Les dirigeants mondiaux s’attaquent bec et ongle à ce mal. Cependant, certains dirigeants ou supporters ne l’entendent pas de cette oreille. Pourtant, le football est un sport de rassemblement et d’unité qui brise les barrières du racisme et de la xénophobie.

L’algérienne Sofia Benlemmane fait partie de ces figures tristement célèbres qui suscitent la nausée générale. Cette dernière, avec son nationalisme outrancier et la vulgarité de ses propos, a été interpellée à Bouaké par les officiers de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), puis expulsée ce jeudi 18 janvier de la Côte d’Ivoire à bord d’un vol de la compagnie Air Algérie.

Que s’est-il passé ?

En partance pour Bouaké à l’occasion de la CAN 2023, Belemmane a fait un direct sur sa page Facebook où elle a tenu « des propos outrageants » à l’égard du peuple ivoirien. Dans sa vidéo, elle qualifie les conditions de vie en Côte d’Ivoire, de « pires que l’ère préhistorique ». Elle s’est filmée en train de critiquer le pays hôte de la compétition : « Il faut que les Algériens sachent comment ils vivent ici. Nous remercions Dieu d’avoir un pays comme l’Algérie. Normalement, l’Algérie devrait se situer entre le Portugal et l’Espagne. Parce qu’ici, ils vivent dans la misère. C’est peu dire qu’ils vivent à l’ère préhistorique. Si je pouvais, j’enverrais les Algériens voir comment les gens vivent en Côte d’Ivoire. ».

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Ses propos ont suscité l’écœurement tant bien en Algérie qu’en Afrique subsaharienne particulièrement en Côte d’Ivoire.

Les autorités ivoiriennes ne se sont pas faites prier pour mettre de l’ordre. Interpellée le lundi 15 janvier 2024 par la police, elle a été conduite à Abidjan, le mardi 16 janvier 2024, par une équipe de la direction de la Surveillance du territoire (DST). Ayant reconnu les faits après un interrogatoire au dit lieu, Belemmane a été sommée par les autorités ivoiriennes de quitter la Côte d’Ivoire. Sous le coup d’un mandat d’expulsion, elle a regagné son pays à bord d’un vol d’Air Algérie, le jeudi 17 janvier 2024 à 00h50 mn.

Le ministère de l’intérieur se saisit du dossier

Cette décision des autorités répond aux dispositions légales en vigueur en matière de code pénal. Ainsi,  sont constitutifs d’infractions la diffusion de propos haineux par le biais d’un système d’information, d’incitation à la violence et de trouble à l’ordre public.

Selon la législation ivoirienne, aux termes de l’article 16 de la loi n°90-437 du 29 mai 1990 relative à l’entrée et au séjour des étrangers en Côte d’Ivoire, « …l’expulsion peut être prononcée par arrêté du Ministre chargé de la Sécurité Intérieure si la présence sur le territoire ivoirien, d’un étranger constitue une menace pour l’ordre public… », elle doit répondre de ses actes.

Aux vues de cette disposition et sur instructions du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Gal Vagondo Diomandé, par arrêté, Sofia Belemmane a été expulsée vers l’Algérie via un vol de la compagnie Air Algérie, pour « Trouble à l’ordre public ».

Elle n’est pas à son  premier forfait

Cette décision a été saluée par de nombreuses personnalités ainsi que des internautes irrités par les propos rustiques et venimeux de cette dernière qui est familière des outrances et scandales.

En décembre 2019, lors de l’élection présidentielle dans son pays, elle a fait une vidéo dans laquelle elle menaçait son mari de divorcer parce qu’il avait voté pour Abdelmadjid Tebboune après le renversement d’Abdelaziz Bouteflika.

Deux en plus tard, précisément en octobre 2021, au stade de France, elle faisait partie de ceux qui ont envahi la pelouse lors du match amical entre les Bleus et les Verts. Ce qui lui avait valu une condamnation en France à de la prison avec sursis. Novembre 2022 en Gambie, elle est arrêtée pour avoir cherché à rencontrer l’arbitre Bakary Gassama, qu’elle accusait, d’avoir été payé pour favoriser les Lions indomptables lors du match Algérie-Cameroun qui a privé les Fennecs de qualification pour le Mondial au Qatar.

 

Joël DALLY

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