Le mot est de l’ancien ministre Jean Louis Billon qui a employé le terme au cours d’une interview qu’il a accordé le vendredi 15 décembre 2023 à la chaîne de télévision 7 Info. Pour l’ancien ministre du Commerce, c’est dans une sorte de « cacophonie » qu’allais s’ouvrir ce matin le 8ème congrès extraordinaire du plus vieux parti de la Côte d’Ivoire.
Le candidat Moïse Koumoué Koffi il faut le rappeler est un ancien ministre des finances, ancien ambassadeur, sénateur, il totalise 40 ans de bureau politique, il a donc une très grande expérience politique
cours de cet entretien, le secrétaire exécutif en charge de la propagande a dépeint un décor qui n’augure rien de bon sur la tenue de ce congrès dans un contexte où le parti n’a pas pris le soin de vider tous les contentieux. Pour commencer, Jean Louis Billon indique que le candidat Moïse Koumoué Koffi qui est l’un des militants les plus illustres du parti et qui s’est retiré de la course avait déjà sonné l’alerte. « Le candidat Moïse Koumoué Koffi il faut le rappeler est un ancien ministre des finances, ancien ambassadeur, sénateur, il totalise 40 ans de bureau politique, il a donc une très grande expérience politique. Personne ne peut remettre en cause son militantisme. Il dit avoir retiré sa candidature au regard de la conduite du processus électoral. Cela veut dire qu’il dénonçait quelque chose et cela aurait dû interpeller la direction », a indiqué d’entrée Billon. Revenant sur l’opacité dans laquelle ce congrès est organisé, Jean Louis Billon a clairement indiqué qu’il n’allait pas se rendre à ce congrès si les conditions n’étaient pas réunies. « Si jamais il n’y a pas de clarification, si jamais il n’y a pas de crédibilité, je ne peux pas aller participer à une mascarade. Ce congrès n’augure rien de bon pour demain. Il y a trop de mécontentements dans le parti aujourd’hui. Je reviens sur les propos du doyen Moïse Koumoué Koffi. Il est vice-président du parti, il a alerté, il aurait fallu que les vice-présidents se réunissent pour comprendre sa position », a regretté Billon.
Si jamais on commence ce congrès avec de nombreux préalables, le congrès risque d’être houleux
A la question de savoir s’il a des appréhensions sur la cohésion au sein du PDCI-RDA au tour de ce congrès, Jean Louis Billon n’a pas employé la langue de bois : « Si jamais on commence ce congrès avec de nombreux préalables, le congrès risque d’être houleux. Il aurait été souhaitable de suspendre et de reprogrammer le congrès, d’organiser une forme de réconciliation entre les différentes tendances, retrouver la neutralité des uns et des autres et relancer un processus crédible, transparent et calme. Mais à ce stade, ce congrès n’augure rien de bon », a-t-il martelé à nouveau.
Sur mon ami Tidjane, j’aurais préféré qu’il ne soit pas candidat
Sur son soutien à la candidature de Tidjane Thiam, l’ancien ministre du Commerce estime que l’ancien patron du crédit suisse n’aurait même pas dû faire acte de candidature. « Sur mon ami Tidjane, j’aurais préféré qu’il ne soit pas candidat. Il aurait pu dire choisissons-nous d’abord un président, ensuite tous les différents prétendants à l’élection présidentielle se présentent à une autre élection à une convention de sorte à convaincre les militants avec son programme pour la conduite du pays. A partir de ce moment, celui qui a le programme le plus séduisant pour le pays sera choisi par l’ensemble des militants et on se met tous derrière lui », a-t-il souhaité.
Bema Bakayoko