Devant les instances du RHDP, j’ai prononcé aujourd’hui un discours avec le cœur et avec l’âme, pour l’anniversaire de la mort d’Amadou Gon Coulibaly.
Je vous partage ces quelques pages importantes pour moi et plus encore, pour la mémoire et le legs extraordinaire d’Amadou pour la Côte d’Ivoire.
« « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».
Il y a un an, jour pour jour, saisis d’un terrible effroi face à la perte impensable que le cours si tumultueux et cruel de la vie nous imposait, résonnait immédiatement dans nos cœurs et dans nos âmes, la mélancolie glaciale de ce vers d’Alphonse Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».
Amadou, notre Amadou, venait de nous quitter en ce jour funeste du 8 juillet 2020, en plein travail avec cette abnégation inouïe dont seuls peuvent être coutumiers les grands mandarins d’un État.
Oui, il venait de partir debout, en fonction, en action, revenu sur la terre de ses pères après avoir toisé la maladie, avec le courage et l’humilité sans bornes de ceux qui servent et ne demandent rien, de ceux qui n’ont d’autre but que de mener, jusqu’à leur dernier souffle, le combat que la patrie et le destin ont désigné pour eux.
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».
Oui, Amadou fut cet être solaire que chacune et chacun d’entre nous admirait avec ferveur.
Parce qu’il était ce combattant politique indomptable, lion à la farouche fierté, héritier d’un engagement séculaire au service d’une Côte d’Ivoire unie et rayonnante que son père, si proche du Président Houphouët-Boigny, lui avait tant contée.
Parce qu’il était cet immense commis de l’État, au patriotisme fervent, enraciné dans le service précis et méticuleux de la Nation, cet idéal plus grand que lui-même, auquel il avait choisi de dédier sa vie, de ses jeunes années du BNETD à la tour de contrôle du Secrétariat Général de la Présidence.
Parce qu’il était cet architecte du développement qui, sous le leadership éclairé de SEM. Alassane Ouattara, su créer cette croissance de 8% par an pendant 8 ans, pour sortir un pays et un peuple de l’abysse et les propulser, pas à pas, vers une modernité si longtemps attendue.
Parce qu’il était ce Premier Ministre à l’autorité rayonnante, amoureux du labeur, des lueurs de l’aube aux feux du crépuscule ; Chef de gouvernement à l’exigence intraitable, lorsqu’il s’agissait du destin du pays et du progrès de la Côte d’Ivoire, missions pour lesquelles faillir lui était tout simplement insupportable.
Parce qu’il était ce Père de famille attentif et attachant, qui savait toujours bouleverser son agenda si complexe, pour préserver de beaux moments d’intimité et de partage avec tous les siens, mère, frères et sœurs, épouse et enfants, cette communauté qui était son ciment et son dépassement.
Parce qu’il était cet esprit intègre, à l’humilité légendaire, capable de fulgurances intellectuelles subjuguantes, mais qui n’oubliait jamais pour autant de nous encourager à toujours nous dépasser, avec cette attention merveilleuse dont seuls sont capables les êtres superbes.
Parce qu’il était cet homme de grande foi et don’t la générosité bienveillante était tout aussi débordante que discrète, et respectueuse de l’autre dans son éventuelle faiblesse.
Parce qu’il était ce frère dont le rire franc éclairait d’une lumière radieuse et d’une douce humanité ce visage de devoir, façonné par le poids des charges et la noblesse des missions.
Parce qu’il était ce sage qui osait s’ouvrir au chant grave, mystique et pénétrant du balafon, pour y retrouver la profondeur de ses racines et laisser porter son esprit vers la conquête de cette Côte d’Ivoire réunie qu’il aspirait tant à bâtir, à servir et à faire grandir.
Parce qu’il était celui que nous avions choisi, collectivement, sincèrement et totalement, pour guider notre action comme notre espoir pour ce pays, dont nous avons connu le glorieux passé et dont nous voulons élever l’avenir pour les générations futures.
Mesdames, Messieurs,
Je me suis longtemps interrogé sur l’évidence immédiate, naturelle, que nous avions ressenti, nous autres ses compagnons de route, lorsqu’il fallut choisir de le suivre.
Je crois qu’Amadou était unique parce qu’il incarnait, par-delà sa propre personne, une ambition de grandeur et d’unité pour la Côte d’Ivoire. Dépositaire d’un héritage familial de serviteurs des premiers pas de la Nation, de Péléfero à Gon Coulibaly, il fut évidemment formé pendant plus de trois longues décennies par l’exigence d’un engagement extraordinaire, où prima l’amour du devoir avant celui du pouvoir, le respect sur l’ambition, l’effort sur le confort.
Cette exigence, ce fut celle de SEM. le Président de la République, lui qui, après avoir tant éprouvé Amadou pour mieux tout lui enseigner, en avait fait son premier collaborateur, conseiller, combattant, confident, son fils d’esprit et de cœur, son successeur, l’homme qui devait parachever l’œuvre, tout en en perpétuant les valeurs de primat absolu de la volonté , de la méthode et du travail pour dompter le réel et façonner le destin.
Oui, Amadou faisait vivre en lui cette magnifique phrase d’Henri Bergson : « L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire ». Et par la hauteur et la rectitude de son engagement, en partant, il a fait de nous, immédiatement et irrémédiablement, les dépositaires de deux legs rares, profonds et précieux.
Le 8 juillet 2020, il nous a donné son premier legs, son legs patriotique.
Oui, il nous a légué une vision claire, simple et forte : donner à nos fils une vie meilleure que celle de nos pères, dans une Nation unie et rayonnante.
Il nous a légué un projet, structuré et travaillé pendant de longs mois, ce projet d’une Côte d’Ivoire Solidaire, dont le courage et l’esprit de sacrifice de SEM. le Président de la République rendent aujourd’hui l’application possible : transformer la Côte d’Ivoire au cours de la prochaine décennie, au moins autant que nous l’avons transformée depuis 10 ans.
Et nous le sentons, nous ministres de notre République, que c’est en recevant ce premier legs d’Amadou et en l’accomplissant avec une mobilisation irréductible que nous pourrons, peut-être un jour, atténuer un peu dans le cœur de SEM le Président de la République, cette perte insondable que nul ne pourra jamais saisir à sa juste mesure.
Mesdames et Messieurs,
En évoquant ces souvenirs, en rappelant à nos mémoires endeuillées cette journée, une émotion infinie monte en moi, trouble mon âme et, dans le même temps, m’oblige à jamais.
Oui, j’avais une admiration extraordinaire pour Amadou.
Lui qui fut mon collègue ministre, mon frère de combat du Golf, mon SGPR exigeant quant à la reconstruction des Infrastructures, mon PM dont je partageais tout de l’ambition.
Lui qui était ce champion que je m’étais librement choisi, ce leader que je suivais et aimais, cet esprit avec lequel je dialoguais et progressais.
Lui qui devait être mon Président.
Lui don’t j’eus l’insigne responsabilité et l’effroyable déchirure, d’annoncer la mort à la Nation au nom de SEM. le Président de la République.
C’est dire aujourd’hui, un an après cette disparition à laquelle je ne peux m’empêcher de penser chaque jour que Dieu fait, que la position que j’occupe aujourd’hui, en raison de la confiance du Président de la République, résonne d’une musique étrange et saisissante, don’t je me dois pourtant d’être l’interprète irréprochable.
Je sais à quel point Amadou considérait la mission de Chef du gouvernement comme une fonction de foi, d’idéal et d’impératifs catégoriques où on s’oublie soi-même, pour ne plus servir que la vision du Président et son ambition immense pour la Côte d’Ivoire.
Je sais à quel point, comme Albert Camus, Amadou considérait que « la seule, la vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent » et comme le Père de notre Nation, que « c’est l’homme qui honore le titre et non le titre qui honore l’homme ».
Je sais à quel point Amadou avait conscience de nos urgences, de cette Côte d’Ivoire de 2021 et de ses 27 millions d’Ivoiriens qui avancent et ne veulent plus jamais que ce mouvement s’arrête, dans cette paix gagnée sur les fantômes du passé et qui doivent être chassés à jamais.
Enfin, je sais à quel point Amadou avait conscience de l’espoir de cette Côte d’Ivoire de 2030 et de ses 35 millions de citoyennes et de citoyens, avides d’appartenir à une classe moyenne pour laquelle le revenu par habitant aura doublé, avides d’appartenir à un peuple engagé, pour lequel la vie n’est pas seulement décente, mais positive , apaisée et heureuse.
Mais Mesdames et Messieurs, tout serait si simple, si le chemin du destin des hommes et des peuples était une ligne droite. Il aura fallu qu’après tous ces efforts, toutes ces performances, que l’inattendu survienne.
En effet, la conviction du Président Alassane Ouattara qu’aucun progrès ne pouvait se poursuivre durablement de génération en génération, sans s’enraciner dans un socle politique stable et fort, allait trouver un écueil inattendu, la déchirure et la séparation inattendue au sein du RHDP. Et Amadou venait de comprendre qu’un nouveau défi incontournable l’attendait, celui de mener aux côtés du Président Alassane Ouattara, la tâche immense de la construction du RHDP unifié.
Amadou, avec ce courage farouche qui le rendait si singulier, choisit ainsi à nouveau de mobiliser toutes ses forces pour se dresser et faire front.
Oui, Mesdames et Messieurs, c’est ainsi que le 8 juillet 2020, Amadou nous a donné un second legs, tout aussi précieux que le premier, son legs politique.
Il savait que ce serait l’un de ses plus grands combats politiques qui s’annonçait. Parvenir à rassembler, organiser, motiver en très peu de temps des hommes et des femmes ivoiriens de toutes origines géographiques sociales et religieuses autour d’une cause et d’un idéal, devenait le combat d’une vie.
En sa qualité de chef de famille politique, aux côtés de SEM le Président de la République, renouvelant les leçons du père de la nation, il eut ainsi le courage de mettre sur les fonts baptismaux, un parti neuf, sorti des clivages d’hier, un parti de notre siècle, un parti de progrès et d’union de tous les talents, oui, un parti enfin et réellement national, notre parti, le RHDP !
En sa qualité de Président du Directoire, il a comme à son accoutumée tout donné pour réaliser ce congrès de l’impossible, celui du RHDP unifié, à quelques mois seulement d’une élection présidentielle où, encore une fois, le destin de notre pays allait se jouer.
Parce que le Président Alassane Ouattara avait entre ses mains mis sa confiance absolue, Amadou ne pouvait ni le décevoir, ni échouer. Il passait ses nuits entières à réfléchir et ses journées à nous recevoir tous. Qui dans cette salle du RHDP n’a pas rencontré Amadou, soit à son domicile, au bureau ou sur le terrain, qui ne l’a pas entendu parler de la nécessité de nous retrouver, dans cette aventure qui était d’abord et avant tout, la contribution de notre génération à la stabilité du pays et qu’aucune autre alternative en dehors de celle-ci n’aurait été ni viable ni valable ?
Au-delà de ses mots, la flamme de la conviction qu’on voyait dans ses yeux provenait du plus profond de son âme et, jour après jour, il sut rallier tant d’entre nous, y compris les plus indécis.
Il sut, conduisant méthodiquement sa démarche, surmonter les suspicions illégitimes des plus sceptiques et s’élever au-dessus des railleries des plus médisants, de RDR-RHDP à RHDP unifié. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire et de par le monde, on ne parle que de RHDP, un RHDP vivant, le parti le mieux structuré, le mieux géré, le mieux implanté.
Aujourd’hui, après ces élections présidentielles, après ces élections législatives qui donnent au RHDP une majorité si confortable, le débat est clos. Amadou a encore gagné son dernier combat et la Côte d’Ivoire est à nouveau, sous la houlette et grâce aux actes politiques du Président Alassane Ouattara, ce pays apaisé, respecté, admiré, auquel tous prédisent un avenir radieux.
Oui Amadou, aux côtés de SEM le Président de la République, le RHDP, c’est aussi ton grand œuvre. Tu en fus le maitre d’ouvrage, et c’est pour cette raison que jusqu’à notre dernier souffle, nous lutterons pour que ce RHDP soit toujours plus uni, toujours plus fort, pour que toute ton énergie n’ait pas été donnée en vain et pour que la Côte d’Ivoire s’inscrive à jamais dans la paix et la stabilité.
A cet instant précis, un an jour pour jour après que tu sois parti, quand je jette un regard dans cette salle, j’ai pour toi un sentiment de fierté insondable. Nous ne te décevrons pas, nous ne décevrons pas le Président Alassane Ouattara, nous ne décevrons pas la Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs,
La vision et le combat politique d’Amadou n’avaient qu’un seul but : l’accomplissement d’un rêve, le rêve d’une Côte d’Ivoire heureuse.
Ce rêve, c’est le don d’Amadou. Il nous contemple, nous veille, nous porte.
Ce rêve, c’est notre trésor, notre chemin, notre destin.
Ce rêve, c’est celui d’une nation unie, en paix, entièrement réconciliée.
Ce rêve, c’est celui du RHDP, parti qui nous rassemble et qui nous transcende.
Ce rêve, c’est celui d’une Côte d’Ivoire terre de tolérance et de dialogue, comme l’avait voulu notre Père fondateur, Felix Houphouët-Boigny.
Ce rêve, je le partage, je le vis et j’ai l’insigne honneur de le mener avec vous, Mesdames et Messieurs les Ministres, sous la conduite éclairée et le leadership bienveillant du Président de la République, SEM. Alassane Ouattara.
Ce rêve d’une Côte d’Ivoire heureuse, soyons-en tous fiers, soyons-en tous dignes !
Amadou était Amadou.
Et, jamais, non jamais, personne n’osera l’égaler, personne d’autre ne sera Amadou.
Je vous remercie."