Que doit-on retenir du Forum que vous avez organisé en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann du jeudi 1er au samedi 3 décembre 2022 ?
Le Forum de la jeunesse ouest-africaine qui vient de se tenir à Abidjan du 1er au 3 décembre 2022, avait pour thème : « Jeunesse et menace d’instabilité en Afrique de l’Ouest ». Ce thème central a permis aux auditeurs de recevoir des formations et d’échanger sur deux principales problématiques, à savoir la montée en puissance des positions populistes sur des questions essentielles qui touchent la vie de nos pays et l’extrémisme violent qui menace les pays de l’Afrique de l’Ouest. Au sortir de ces travaux, quatre idées peuvent être retenues. D’abord, les jeunes participants s’accordent sur les effets pervers du populisme. Ensuite, ils ont été outillés pour détecter, analyser et contrer la propagande des extrémistes et des djihadistes. Par ailleurs, ils ont clairement exprimé leur opposition aux coups d’État et aux instabilités dans nos pays. Et enfin, ils se sont accordés pour mettre en place un réseau pour poursuivre les débats entamés, se retrouver et construire ensemble, des argumentaires de défense de leurs positions.
Comment évaluer l’impact d’une telle initiative ?
Il est trop tôt pour mesurer l’impact. Cependant, si je m’en tiens à l’enthousiasme des délégués, leurs participations aux débats soulevés aux cours des formations et l’accueil favorable réservé à la mise en place du réseau, je peux dire que cette initiative est arrivée à point nommé.
Les participants ont encouragé la poursuite de la médiation pour un dénouement heureux de l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. Pensez-vous que leur appel sera entendu ?
Les délégués présents à cette rencontre viennent de tous les pays de la CEDEAO, des partis politiques ou d’associations de la société civile de toutes les obédiences politiques. Ils se sont pourtant accordés sur la nécessité de la poursuite du dialogue pour la libération des soldats ivoiriens. C’est dire que sur la question, il y a une unanimité pour la libération des soldats ivoiriens.
Leur appel a été déjà entendu, dans la mesure où les chefs d’État de la CEDEAO, réunis les 3 et 4 décembre 2022 à Abuja au Nigeria, ont lancé un appel pour la libération des soldats ivoiriens avant le 1er janvier 2022.
Je pense que d’autres appels suivront pour un dénouement de cette affaire pour le moins cocasse qui peut envenimer inutilement les relations entre deux pays voisins ayant une longue histoire commune.
Les jeunes ont également convenu de mettre en place, un réseau des jeunes africains pour la démocratie et la stabilité en Afrique de l’Ouest. Selon vous, à quoi peut servir un tel réseau ?
Les jeunes dans l’espace CEDEAO, représentent environ 70% de la population. Ils ne sont pourtant pas suffisamment présents dans des débats qui engagent la vie de leurs nations respectives. Ce réseau leur permettra de mutualiser leurs efforts, échanger leurs expériences et maintenir les liens tissés à l’occasion de ce Forum.
Comment l’Institut Amadou Gon compte agir pour soutenir et faire aboutir ce projet ?
Notre rôle sera de faciliter les relations entre les membres de ce réseau, en jouant le rôle d’interface entre eux et le cas échéant, les structures de soutien à de telles initiatives.
Vu l’état actuel de certains pays africains, comment éviter que les jeunes ne soient pas tentés de céder à la tentation de l’aventure terroriste ?
Nous sommes un Institut de formation politique et nos instruments sont la formation et le renforcement des capacités des jeunes, car nombreux d’entre eux agissent par ignorance, mimétisme ou effet de mode. La formation permet de prévenir les tentations dont ils peuvent être l’objet.
Réalisée par Aristide Otré