Blé Joël Olivier, président de l’Union et force du pardon des victimes de guerre en Côte d’Ivoire
« Il faut que Blé Goudé se penche sur les problèmes des victimes »
« Que Blé Goudé soit libéré ou pas, pour nous les victimes, le plus important est que la paix revienne en Côte d’Ivoire. Je ne peux être contre le retour de Blé Goudé. Je suis pour son arrivée, qui me va d’ailleurs, droit au cœur. Mais, il ne faut pas oublier les victimes. Si Blé Goudé est revenu au pays, c’est une joie pour toute la Côte d’Ivoire.
C’est pour la paix. Mais, que peut apporter son retour aux victimes de la crise postélectorale de 2010 ? Si son retour peut être une solution à la situation des victimes de cette crise, alors gloire à Dieu. Nous attendons qu’il rentre en contact avec nous les victimes. Nous allons lui faire part de nos soucis. Il faut qu’il rencontre les victimes et se penche sur leurs problèmes, parce que leurs problèmes ne sont pas encore réglés. On ne peut parler de paix, si les victimes sont oubliées. »
Sodoua Claude, président de la Fédération des victimes des crises socio-politiques de Côte d’Ivoire (FVCSCI) : « Nous remercions le président de la République »
« Son retour en Côte d’Ivoire est un plaisir pour moi. Je voudrais saluer le Président Alassane Ouattara pour l’avoir facilité. Il y a eu un temps pour faire la guerre et un temps pour la paix. Celui de faire la paix est arrivé. Le retour de Blé Goudé au pays soulage et participe de la réconciliation. Je loue l’acte posé par le président de la République pour le retour de Blé Goudé au pays. Il était loin du pays. Il y a des choses qu’on ne pouvait pas régler, de ce fait. Maintenant qu’il est ici, avec tout ce que nous savons, il faut qu’on puisse passer à la réconciliation pour soulager les cœurs meurtris, les cœurs qui sont restés fermés.
Pour nous, tous les fils et toutes les filles de la Côte d’Ivoire doivent se retrouvent autour d’une même table pour la paix et la réconciliation. C’est vrai que nous avons été victimes, nous avons été blessés. Mais, il y a un temps pour toute chose. Pour le moment, il vient d’arriver. Nous ne pouvons que remercier le Président. »
Diaby Issiaka, président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) :
« Que la décision le condamnant à 20 ans de prison soit respectée ! »
« Le premier sentiment qui nous anime, c’est le respect du droit de Charles Blé Goudé de rentrer dans son pays. L’État de Côte d’Ivoire lui a reconnu ce droit. C’est un droit fondamental dévolu à tout citoyen. Toutefois, la question du droit des victimes qui ont participé à la procédure contre lui, objet de sa condamnation, reste pendante. Que les droits de tous les citoyens soient respectés par l’État de Côte d’Ivoire ! Cela va démontrer qu’après 30 ans de crise, la Côte d’Ivoire est progressivement en train d’aller vers un État de droit, de justice et de paix. Il faut que l’affaire qui le condamne à 20 ans de prison, soit aussi respectée. »
Propos recueillis par Aristide Otré