Le fait marquant des élections législatives et sénatoriales partielles, qui se sont tenues le samedi 3 septembre 2022, aura été le siège de député perdu par le PDCI dans la région du Gbêkê, devant un candidat du parti au pouvoir, le RHDP. Du moins, si l’on s’en tient aux résultats provisoires proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEI). Sur la base de ces résultats, le candidat du parti d’Henri Konan Bédié, Jacques Mangoua Koffi, a été laminé par celui du RHDP, Kouamé Attingbré. Le premier a obtenu 20,64% des voix, quand le second en a récolté 54,47%. Une victoire sans bavure donc pour le RHDP devant un ténor du PDCI, dans la région du Gbêkê, précisément dans la circonscription de Bodokro-Lolobo-N’guessankro-Marabadjassa.
Et pourtant, ce siège de député de Bodokro était détenu par feu le colonel Sinmlin Kouadio Marcel, lequel l’a obtenu de haute lutte devant plusieurs adversaires, dont celui du RHDP lors des législatives du 6 mars 2021. Malheureusement, il s’en est allé il y un an, jour pour jour, soit le 4 septembre 2021. Mais, son parti, le PDCI n’a pas été en mesure de préserver ce siège à l’issue des élections législatives partielles organisées le 3 septembre dernier, dans la circonscription électorale en vue de procéder à son remplacement.
Et pourtant, le parti de Bédié avait misé sur un baron du PDCI, connu pour être un poids lourd dans la région. D’ailleurs, il se racontait au sein de son parti, que c’est pour étouffer ses ambitions politiques dans le Gbêkê qu’il avait été arrêté et incarcéré dans une affaire de détention illégale d’armes de guerre.
C’est certainement pour lui donner l’occasion de prendre sa revanche sur le RHDP que ce vice-président du PDCI a été aligné à l’occasion de ces législatives partielles. À l’arrivée, Mangoua Jacques a mordu la poussière. Il a été largement battu par un candidat du RHDP. Signe des temps ? On pourrait le dire. C’est en tout cas le signe que le parti sexagénaire a perdu du terrain dans le Centre du pays, censé pourtant être son bastion traditionnel. Sans doute, les populations de cette partie du pays ont-elles commencé à tourner le dos au discours ethno-régional pour privilégier les actions de développement qu’elles voient poser Alassane Ouattara et son parti, le RHDP. Ce qui peut expliquer qu’elles ont porté majoritairement leur choix sur le candidat du parti au pouvoir, Kouamé Attingbré.
