L’élection des secrétaires départementaux du samedi 23 juillet 2022 a été l’occasion pour la base, d’accorder la légitimité à des cadres et dignitaires du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), soit en les élisant, soit en portant leur choix sur des listes que ceux-ci soutenaient.
Les résultats non encore officiels sortis de cette consultation de la base, donnent vainqueurs, plusieurs poids lourds et cadres bien connus au sein du RHDP, qui se sont portés candidats. C’est notamment le cas à Korhogo où la liste conduite par le ministre de la Communication et l’économie numérique et porte-parole du RHDP, Amadou Coulibaly, a été élue haut les mains, étant l’unique liste en compétition. À Cocody, la liste consensuelle sur laquelle figure le chef du protocole du président de la République, Éric Taba, est également sortie vainqueur du scrutin, sans accroc. À l’instar d’Éric Taba, le gouverneur du District d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, a été plébiscité par la base, sur ses terres à Songon. Il était l’unique candidat. D’autres poids lourds et figures montantes du parti ont été également brillamment élus. Il s’agit, entre autres, de la ministre Miss Blemonde Dogo, de l’ex-ministre Alcide Djédjé et d’Abel Djohoré, tous issus d’une même liste, qui a triomphé d’une liste concurrente à Gagnoa. À Didiévi, c’est la liste sur laquelle figure l’ancien secrétaire d’État, Brice Kouassi, qui été déclarée vainqueur. À Biankouma, ce sont Lambert Feh Kessé et Dely Mamadou, qui se sont fait élire par la base. Même issue heureuse pour Dr Jacob Assougba à Mbatto et Kouassi Fernand dit Watch ard Kedjebo, à Botro.
Le message caché derrière le verdict des urnes
Tous ces cadres et ténors du RHDP sont l’émanation de la base, dont ils tirent leur légitimité. Élus par celle-ci, ils prouvent là qu’ils connaissent leur monde et leur monde les connaît. Mieux, qu’ils sont en phase avec leur base. Et de ce fait, sont naturellement fondés à parler en leur nom.
À côté des cadres et dignitaires élus parce que candidats, il y a ceux qui ont pesé de leur poids dans leurs zones pour amener les militants à former une liste consensuelle. Ces cadors du parti ont ainsi montré qu’ils ont, eux aussi, une légitimité qu’ils tiennent de la base au point que celle-ci peut s’aligner sur la position commune qui s’est dégagée en faveur d’une liste consensuelle. Ça été le cas dans 48% des localités. Notamment à Daloa où le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service Civique, Mamadou Touré, a pu mettre les militants d’accord sur une liste consensuelle. Idem à Abobo, Treichville, San-Pedro où les ministres Kandia Camara, François Amichia et Anoblé Félix ont été entendus par la base. Ce qui a conduit à l’établissement d’une liste unique.
Outre ces cadres et poids lourds du parti jouissant d’une certaine légitimité qui leur a permis d’obtenir le consensus dans leurs zones, il y a ceux qui ont soutenu de façon souterraine, des listes opposées à d’autres, là où le scrutin devait départager des listes concurrentes. Dans bien des cas, ces cadres ont vu leurs « poulains » être élus. La victoire de ceux-ci, est aussi la leur et traduit donc, leur ancrage dans ces zones où leurs « protégés » ont triomphé. Au nombre de ces têtes fortes du parti, on peut citer les ministres Bruno Koné à Kouto dans la région de la Bagoué, Amédée Kouakou à Divo, Amadou Koné à Bouaké, Anne Désirée Ouloto dans la région du Cavally et Guémon, Diarrassouba Souleymane à Yamoussoukro. Sans compter Koné Kafana à Yopougon et Cissé Bacongo à Koumassi, pour ce qui concerne le District d’Abidjan. Tous auront montré qu’ils ont une réelle emprise sur leur base.
Assane Niad