Politique

Arrestation de 49 militaires ivoiriens au Mali: La MINUSMA collabore bel et bien avec le contingent ivoirien : toutes les preuves

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L’on en sait désormais, un peu plus sur le dossier des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali. Cette rocambolesque affaire qui secoue les relations diplomatiques et géostratégiques de la sous-région ouest-africaine, connaît chaque jour, un nouveau développement qui permet de démêler l’écheveau des mille et une interrogations qui entourent cette affaire.


 

Le feuilleton de l’arrestation des soldats ivoiriens au Mali ressemble étrangement à un film d’espionnage dont le scénario a été mal ficelé. Et ce qui convient de retenir à l’état actuel des choses et avec l’évolution des choses, c’est que l’arrestation des soldats ivoiriens n’est qu’un épais écran de fumée que la junte malienne veut utiliser pour masquer son incapacité à chasser les terroristes. Ce projet pour lequel Assimi Goïta, Choguel Kokala Maïga et consorts, ont opéré un coup d’État dans un coup d’État, est aujourd’hui, au point mort et s’enlise de jour en jour.  De ce point de vue, l’arrestation des 49 militaires ivoiriens est donc un prétexte, une grotesque mise en scène sur les berges du Djoliba pour détourner l’attention de l’opinion sur l’incapacité des forces maliennes à chasser les djihadistes, malgré le soutien des supplétifs russes de Wagner. Mais là où le bât blesse, c’est l’attitude des Nations Unies dans ce dossier. Depuis ce dimanche 10 juillet 2022, jour de l’arrestation des soldats ivoiriens de la paix, l’Organisation des Nations Unies, via la MINUSMA, peine à dire clairement la vérité sur cette affaire. Pire, entre Bamako et New York, ceux qui parlent pour le compte de l’organisation mondiale, tiennent des propos contradictoires que nul ne peut comprendre. Dans un premier temps, quand l’affaire a éclaté, Olivier Salgado, porte-parole de la MINUSMA, a clairement reconnu via son compte twitter que les soldats ivoiriens qui ont été arrêtés, sont bel et bien reconnus dans les fichiers de la MINUSMA, contrairement aux allégations de la junte malienne qui veut faire croire que ce sont des mercenaires.

Un contrat signé en bonne et due forme avec l’ONU en 2019…

Jusque-là, tout va bien dans la communication onusienne. Mais le mardi 12 juillet, revirement à 360°. Depuis la maison de verre de New York, un autre porte-parole que le confrère RFI n’a pas voulu citer, jette un pavé dans la marre. Il prend le contre-pied de son collègue de Bamako et soutient que les 49 soldats ivoiriens ne sont pas reconnus dans les fichiers de la MINUSMA. Ce même jour, RFI est revenue à la charge dans l’après-midi pour nuancer son information « exclusive ». Comme on peut le voir, le dossier des militaires ivoiriens arrêtés au Mali, est une patate chaude entre les mains du gendarme du monde. Négligence coupable ? Dilettantisme diplomatique ou suspicion légitime ? Le dénouement de cette affaire nous le dira, certainement. En tout état de cause, les contradictions manifestes de l’ONU ne peuvent pas cacher un fait : ce contingent ivoirien qui se relaie sur cette base logistique depuis 2019, est bel et bien reconnu dans les fichiers de la MINUSMA. Mieux, un contrat a été signé en bonne et due forme entre l’État de Côte d’Ivoire et l’ONU, parce que dans le fonctionnement de l’ONU, un pays contributeur de troupe peut déployer un contingent complémentaire à un contingent affecté à une mission de maintien de la paix. Cet accord a été conclu en 2019 et avant les troupes ivoiriennes, ce sont les Estoniens qui géraient cette base logistique, selon le même protocole.

Peut-on délivrer des cartes professionnelles à des soldats et venir soutenir qu’ils ne sont pas connus des fichiers de l’ONU ?

 

 

 Pour preuve, les soldats du 7ème contingent qui ont regagné Abidjan le dimanche 10 juillet 2022, dont la mission a pris fin le 8 juillet, ont tous été décorés par la MINUSMA. Et ce fut le même dimanche 10 juillet 2022 sur le tarmac de l’aéroport international Modibo Keita Senou de Bamako, avant que ceux-ci n’embraquent pour Abidjan. Mieux, cette même mission de la MINUSMA a délivré des cartes professionnelles à ce contingent, preuve que ces soldats travaillaient bel et bien dans le cadre global de la MINUSMA (Voir fac-similés). Alors questions : peut-on délivrer des cartes professionnelles à des soldats et venir soutenir qu’ils ne sont pas connus des fichiers de l’ONU ? Peut-on décorer des soldats « en reconnaissance des services rendus » et venir soutenir qu’ils ne sont pas reconnus dans les fichiers des Nations Unies ? Si tel est le cas, c’est que la MINUSMA a décoré des mercenaires (SIC). À toutes fins utiles, il est bon de rappeler que c’est à bord du même vol qui a ramené à Abidjan, les militaires qui ont été décorés, que les 49 soldats ont embarqué pour Bamako. Ils ont été pris en plein aéroport, alors qu’ils remplissaient les formalités administratives avant de rallier leur base.  En tout état de cause, le dossier des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali est simple. C’est seulement le tango de l’ONU sur la reconnaissance de leur statut qui risque de provoquer un enlisement. Vivement que cet « indispensable machin » qu’est l’ONU, prenne ses responsabilités pour estomper cette guerre des nerfs et désamorce cette bombe diplomatique entre Abidjan et Bamako.

 

Kra Bernard

 

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