Politique

Malaise au PDCI: Les vraies raisons de la révolte des jeunes

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Au PDCI, Il n’y a pas de lézard ! Dire cela serait mentir comme un arracheur de dents au regard des clameurs qui proviennent, depuis quelque temps, du parti à l’emblème d’éléphant. Il y a visiblement un malaise qui s’explique par un faisceau de raisons dont le cas Tidjane Thiam.

 

Le parti d’Henri Konan Bédié est à nouveau en proie à des convulsions. Depuis quelque temps, des voix s’élèvent au sein de ce parti pour secouer le cocotier, avec pour point de mire, l’inamovible président du parti. À écouter des protestataires, ce qui se joue, ce sont les manœuvres s’inscrivant dans la perspective de la présidentielle de 2025. À quelque trois ans de l’échéance, des militants du PDCI n’entendent plus se taire face au flou qui prévaut sur les éventuels candidats putatifs du parti. Les grognards reprochent à Bédié d’entretenir ce flou en jouant la montre. À quelques mois du prochain congrès de leur parti, prévu pour cette année, ces militants du PDCI ont donc décidé d’élever la voix pour s’insurger contre la conduite des affaires par le « vieux ». À les entendre, cette gestion du parti est de nature à compromettre ses chances d’un retour au pouvoir en 2025. Or, pour ces jeunes et cadres du parti, le PDCI n’a que trop duré dans l’opposition. Aussi ont-ils décidé de prendre leurs responsabilités en secouant le cocotier. Résultat : il souffle dans la maison vert-blanc, un vent de fin règne pour Bédié. Que la jeune génération veut pousser à la porte ou, à tout le moins, contraindre à s’aligner sur leur choix s’agissant du cadre qui pourrait être appelé à représenter le PDCI à la présidentielle de 2025.

Cette grogne passerait pour un non-événement si des visages bien connus au sein du parti ne s’en faisaient l’écho, d’une manière ou d’une autre. C’est le cas de Yao Innocent, président de la jeunesse rurale du PDCI. Dans une déclaration publiée sur la toile, celui-ci défend l’idée de laisser s’exprimer toute velléité de candidature, notamment celle de l’ex-patron du Crédit Suisse, Tidjane Thiam. « Il faut encourager tous ceux qui veulent être candidats », martèle-t-il. Puis ce membre de la direction du PDCI de renchérir : « Le ministre Thiam peut nous aider à prendre le pouvoir », lâche-t-il. Et de se faire plus explicite : « Et mon français, il est clair, je dis qu’il peut nous aider, il peut aider notre parti le PDCI-RDA à prendre le pouvoir ». Le mot est lâché : la candidature du banquier explique donc, en partie, cette grogne au sein du PDCI.

Pour lui et nombre de ses partisans, Bédié ne doit plus laisser planer le doute sur l’éventualité de voir Tidjane Thiam défendre les couleurs de leur parti en 2025. C’est en tout cas l’appel lancé par Innocent Yao. « Il faut aller le chercher. Ne laissons pas les autres le courtiser et l’avoir avec eux », lance-t-il, faisant clairement allusion aux informations selon lesquelles Alassane Ouattara se serait rapproché de Tidjane Thiam, qu’il a rencontré récemment.

Mais au-delà du cas Thiam, il y a comme une révolte contre le management même du président du PDCI, comme en témoignent ces récriminations d’un cadre, rapportées par un confrère. « On ne voit rien, plus rien (…) Malgré l’échec de sa stratégie à la présidentielle de 2020, le vieux reste imperméable aux critiques. Il refuse même de lâcher les rênes du PDCI », fulmine ce cadre du PDCI dont les propos font écho à ceux d’un autre protestataire. « Nous ne voulions pas parler, mais maintenant, nous n’allons pas nous taire, nous ne voulons pas être une génération sacrifiée », s’insurge-t-il. Autant de cris du cœur qui montrent bien que le parti de Bédié va mal. Très mal.

 

Assane Niada

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