Le Président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo a effectué une visite du 07 au 10 avril 2022 dans les régions du Cavally et du Guémon. A Duékoué où il était le vendredi 08 avril 2022, il a exprimé sa compassion aux seules victimes wê de la crise postélectorale de 2010-2011 dans cette localité.
L’ancien Président de la République Laurent Gbagbo qui dirige également le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), a effectué du 07 au 10 avril 2022 une visite dite de compassion aux populations des régions du Guémon et du Cavally. Cette visite de Laurent Gbagbo dans ces deux régions intervient 11 ans après la crise postélectorale de 2010-2011 au cours de laquelle des milliers de personnes, autochtones wê, allogènes ou encore allochtones, ont été tuées dans ces localités pendant cette crise. A Duékoué où il a échangé avec les populations à la « place publique » de la ville après s’être incliné sur les fosses communes de Nahibly, Guitrozon et Duékoué-Carrefour, Laurent Gbagbo a exprimé sa compassion aux seules victimes wê de Duékoué. Pire, le président du PPACI a remis en doute la qualité de victimes attribuée aux membres de d’autres communautés, tués à Duékoué. Pourtant, dans les fosses communes, notamment à Duékoué-Carrefour, les victimes qui y ont été inhumés, à en croire des sources dignes de foi, sont de toutes les communautés et non exclusivement des autochtones wê. « La paix en Côte d’Ivoire viendra du pays wê parce que ce sont les wê qui ont le plus souffert. Je suis venu vous dire d’apaiser vos cœurs. Vous avez assez pleuré. Les gens parlent de victimes, mais bon… Un jour à tête reposée, on dira la définition des victimes de cette crise. Et on verra qui est victime et qui ne l’est pas », a soutenu Laurent Gbagbo devant ses partisans. Selon lui, parce qu’ils ont « beaucoup souffert, l’avenir de la paix en Côte d’Ivoire, ce sont les Wê ». Estimant que le pays n’est pas encore en paix, l’ancien Président a ajouté que « c’est du pays wê que viendra la future paix en Côte d’Ivoire ». Auparavant Laurent Gbagbo qui était l’un des acteurs de premier plan de la crise postélectorale de 2010-2011 (Président sortant et candidat à sa succession) dit ne pas comprendre comment « un petit conflit de dispute » de crise postélectorale, qui existe dans tous les pays, puisse conduire à des massacres en Côte d’Ivoire. « Il y a un moment où la Côte d’Ivoire est devenue folle, où les Ivoiriens sont devenus fous. Il faut que les Ivoiriens comprennent qu’on ne peut pas chercher à se massacrer perpétuellement pour des petites questions de disputes postélectorales
», a indiqué le Président du PPACI qui effectue cette visite en compagnie de sa « petite femme » Nadiani Bamba. Cette sortie de l’ancien chef de l’Etat a froissé plus d’un à Duékoué ! Mohamed Samassi, cet orphelin dont le père, feu Siriki Samassi et l’imam Idriss Konaté, qui ont été froidement assassiné le 29 mars 2011. Eux aussi qui n’étaient pas Wê ont été tués ! « Gbagbo devait dire Yako à toutes les communautés de Duékoué. Mais quand il s’adresse à une seule communauté, ce n’est pas normal », regrette le jeune Samassi. « Mais comme tout le monde est conscient que Dieu existe, nous aussi on a été victimes, seul Dieu a le dernier mot », se console celui qui dit craindre que Gbagbo, par ces prises de positions vienne remettre en cause la cohésion sociale. « Il n’y a pas de méfiance entre nous et les jeunes Wê depuis que la guerre est terminée. Il y a l’harmonie entre les différentes communautés et on se fréquente », se félicite Mohamed. Qui invite la jeunesse ivoirienne à ne plus tomber dans le piège des politiciens
Lahassana Barro, envoyé spécial à Duékoué
