Le Président de la République Alassane Ouattara est victime d’un faux procès que lui fait une certaine opinion, relativement aux sanctions récemment prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre certains régimes issus de coup d’État, notamment la junte au pouvoir au Mali.
À l’issue d’un sommet extraordinaire tenu le 09 janvier 2022 à Accra au Ghana, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont condamné la prise du pouvoir par les armes dans la sous-région ouest-africaine où trois pays (la Guinée, le Burkina Faso et le Mali) sont dirigés à ce jour, par des régimes militaires qui ont accédé aux affaires par des coups de force. À ce sommet, les chefs d’État de la CEDEAO ont également pris plusieurs sanctions à l’encontre du Mali, notamment un embargo économique limitant ainsi, les échanges commerciaux de ce pays avec les autres États de la communauté. Contrairement à la Guinée et au Burkina Faso où les putschistes n’ont pas encore dévoilé clairement leur calendrier pour la remise du pouvoir aux civils, la junte militaire malienne dirigée par le colonel Assimi Goïta a proposé une transition militaire qui devrait durer cinq, avant le retour à l’ordre constitutionnel. Un calendrier jugé « inacceptable » par la CEDEAO qui a décrété la fermeture des frontières du Mali avec les autres États-membres de la communauté assortie d’un embargo économique et financier. Depuis la prise de ces sanctions de la CEDEAO contre le Mali, un sentiment anti-Alassane Ouattara (président de la République de Côte d’Ivoire) s’est développé dans une certaine opinion, notamment sur les réseaux sociaux, alimenté parfois, par des adversaires politiques du chef de l’État ivoirien. En effet, les pourfendeurs de M. Ouattara l’accusent d’être le chef d’État qui a « dicté » à la CEDEAO, les sanctions prises contre le Mali, créant ainsi, une vraie fausse polémique sur le rôle joué par Alassane Ouattara au sein de cette institution. Objectivement, ce faux procès fait au Numéro Un ivoirien, est sidérant pour au moins deux raisons. Premièrement, c’est la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, c’est-à-dire l’ensemble des chefs d’État présents à ce sommet qui a entériné cette série de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali. Donc, tous les chefs d’État qui ont pris part à ce sommet du 09 janvier dernier à Accra, sont comptables de ces décisions. Deuxièmement, bien qu’il soit charismatique de par son leadership dans la sous-région, Alassane Ouattara n’est pas à ce jour, le président en exercice de la CEDEAO. Le président en exercice de la CEDEAO est le président ghanéen Nana Akuffo-Addo. Ce serait donc une insulte faite aux autres chefs d’État de la CEDEAO que de soutenir et d’alimenter cette fausse polémique selon laquelle le chef de l’État ivoirien est celui « dicterait » à la CEDEAO, ses décisions. En clair, les décisions de la CEDEAO contre le Mali peuvent être diversement appréciées. Mais cette fausse polémique sur le rôle présumé joué par Alassane Ouattara lors de la prise des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, ressemble à la manipulation politique et politicienne. Les chefs d’État de la CEDEAO dont le Président Alassane Ouattara, se sont réunis à nouveau, à Accra au Ghana en sommet extraordinaire le jeudi 03 février 2022 pour analyser la situation sociopolitique au Burkina Faso, au Mali et en Guinée.
Lahassana Barro