Politique

Absente au congrès du PPA-CI et du FPI : Où va donc Simone Gbagbo ?

absente-au-congres-du-ppa-ci-et-du-fpi-ou-va-donc-simone-gbagbo
PARTAGEZ

L’ex-Première dame, Simone Gbagbo, s’est tenue bien loin du congrès extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI), qui s’est tenu le samedi 13 novembre 2021, au palais de la culture de Treichville. Un mois plus tôt, elle avait brillé par son absence au congrès constitutif du nouveau parti de Laurent Gbagbo. Une posture de « ni-ni » qui n’est pas sans susciter des interrogations. Où donc va-t-elle ?

Pour l’heure, bien malin qui pourrait donner une réponse définitive à cette question. Une seule certitude : elle n’en a pas encore fini avec son époux Gbagbo, avec qui elle est en instance de divorce. Absente du congrès ayant donné naissance au nouveau parti créé par celui-ci, elle a sans doute, voulu acter ainsi la rupture politique d’avec Gbagbo en attendant que la justice ne prononce la rupture matrimoniale. À en croire son entourage, l’éventualité qu’elle rejoigne le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de celui qui est encore son époux, est à écarter. « Si elle avait voulu être de cette aventure, elle aurait été membre fondatrice en s’associant, dès le départ, aux différentes péripéties ayant conduit à la création dudit parti », soutient notre source.

Si donc, elle n’entend pas rejoindre le PPA-CI, pourquoi alors, Simone Gbagbo n’a-t-elle pas marqué son appartenance au FPI, de façon éclatante, en prenant part au congrès extraordinaire de ce parti, qui s’est tenu le samedi 13 novembre dernier ? Ce jour-là, en effet, elle a été aux abonnés absents. Une façon éloquente de se démarquer de « l’enveloppe » laissée par Gbagbo à Affi. Et dire que le président du FPI et ses proches n’ont cessé de lui faire des appels du pied avant la tenue de ce congrès extraordinaire. Rien n’y fit. L’ex-vice-présidente du FPI n’a pas effectué le déplacement. Par cette absence, du reste, remarquée, elle entend garder ses distances vis-à-vis de la frange de la galaxie Gbagbo, restée dans l’ancienne « maison commune ». Ni au PPA-CI ni au FPI, Simone Gbagbo semble désormais isolée.

 

Et maintenant ?

 

Que compte-t-elle faire maintenant ? Où va-t-elle ? Quel avenir politique peut-elle avoir hors de son marigot naturel qu’est la galaxie Gbagbo ? Ce sont là autant de questions que se posent bien des observateurs. En prenant l’option de se démarquer du FPI qu’elle a cofondé avec Gbagbo et du nouveau parti créé par celui-ci, il ne lui reste que deux options : soit se retirer de la vie politique pour se confiner dans son rôle d’apôtre de la paix et de la réconciliation, soit créer, elle aussi, son parti pour continuer d’exister sur la scène politique. La première hypothèse reste peu probable si l’on s’en tient aux pas qu’elle a posés depuis sa sortie de prison en août 2018. En effet, depuis sa sortie de prison, elle semble tisser sa toile en suscitant la création d’associations visant à défendre sa cause.

On l’a ainsi vue parrainer la sortie de sections de l’association de femmes dénommée Ehivet Capable ou simplement se féliciter que cette association étende ses tentacules à travers la mise sur pied de sections dans plusieurs localités du pays et même par-delà les frontières. Comme si elle entendait continuer de survivre sur la scène politique à travers ces associations, qui se sont récemment fédérées pour donner naissance à un mouvement politique, baptisé Mouvement Générations capables (MGC).

L’ex-Première dame va-t-elle muer ce mouvement politique en parti politique ? Tout porte à le croire. Quoi qu’il en soit, il est peu probable qu’elle ne finisse pas par créer sa propre formation politique. Ne fut-ce que pour contrarier les ambitions politiques de son époux, avec lequel elle n’est plus en odeur de sainteté. Vu la tournure qu’a prise leur union, il n’est pas à exclure qu’elle veuille le tacler au cas où il serait tenté d’être candidat à la présidentielle de 2025 ou de positionner l’un de ses fidèles lieutenants du PPA-CI.

Pour contrer ce projet, Simone pourrait bien créer un parti politique dans la perspective de se porter candidate au scrutin présidentiel à venir. Une perspective qui ne déplairait pas au parti au pouvoir, d’autant qu’elle viendrait émietter davantage l’électorat constitué par l’ex-galaxie Gbagbo. La candidature de Simone Gbagbo viendrait, en effet, s’ajouter à celle plus que probable d’Affi N’guessan. Pour la rendre effective, le parti d’Alassane Ouattara pourrait ne rien faire pour favoriser le retour à la limitation d’âge à 75 ans pour être éligible à l’élection présidentielle. Avec la secrète intension que les candidatures de ces deux figures de l’ex-« peuple de Gbagbo », émiettent cet électorat captif, réduisant ainsi les chances de victoire d’un candidat issu du PPA-CI de Gbagbo. Une perspective qui pourrait faire l’affaire d’un candidat du parti au pouvoir.

 

Assane Niada

 

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire