Pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire, son nom ne devrait pas figurer sur le bulletin de vote. Pas par incapacité ou par forclusion, mais par simple volonté. Devant le Parlement réuni en session le 5 mars 2020, Alassane Ouattara avait décidé librement de ne plus se porter candidat à l’élection présidentielle dans son pays, alors que rien ne l’y empêchait. « Mes chers compatriotes, comme vous le savez, tout au long de ma carrière et durant les deux mandats que vous m’avez confiés à la tête de notre beau pays, j’ai toujours accordé une importance toute particulière au respect de mes engagements. Dans le même esprit, j’avais, à plusieurs occasions, indiqué, au moment de l’adoption de la Constitution de la 3ème République en 2016, que je ne souhaitais pas me représenter à un nouveau mandat présidentiel. En conséquence, je voudrais, vous annoncer solennellement, que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », avait annoncé le chef de l’État. Mieux, après cette annonce qui a été saluée au-delà des frontières ivoiriennes, son parti, le RHDP, avait adoubé la candidature de son poulain Amadou Gon Coulibaly. Mais, à quelques semaines du vote, celui-ci décède. Devant l’incertitude qui planait sur son pays face à une opposition en manque d’offre politique, Ouattara a accepté que sa réputation soit entachée pour sauver son pays, en se portant à nouveau candidat. Malgré les cris d’orfraie de l’opposition qui avait mijoté un plan pour porter atteinte à l’autorité de l’État, Alassane Ouattara est resté droit dans ses bottes. Il a géré la situation avec tact et responsabilité. Et comme l’argument du troisième mandat n’a pas prospéré, cette opposition s’était résolue à employer la manière forte à travers un projet insurrectionnel dans le cadre du Conseil national de transition. N’eut été le charisme du président Alassane Ouattara, le pays aurait basculé. Aujourd’hui, avec beaucoup de recul, les Ivoiriens ont fini par comprendre que cette candidature du devoir, à la présidentielle du 31 octobre 2020, a sauvé la Côte d’Ivoire d’un chaos évident.
Kra Bernard