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Opinion

CMU : Me Kamara VS Billon, ce qu'il faut retenir 

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Dans le grand Talk d'une chaîne de télévision, il a été question de passer au peigne fin la réponse du ministre de l'Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara, à son frère le député Jean-Louis Billon. D'aucuns ont estimé que le ministre a été condescendant en répondant à Billon et qu'il aurait dû se limiter à la campagne de sensibilisation.

Ce que nous ignorons ou faisons semblant d'ignorer, c'est que la polémique a enflé parce que Billon, député, ancien membre du gouvernement, a brandi sa carte CMU, déclarant qu'elle ne valait quasiment rien ! Un propos qui a choqué, d'autant plus que la CMU, même si elle peine à atteindre sa vitesse de croisière, n'en demeure pas moins un projet nécessaire, voire salutaire pour nos compatriotes vulnérables ayant besoin d'être soignés. En sa qualité de ministre de la Protection sociale, Adama Kamara a fait son job. Oui ou non le projet a-t-il démarré ? Oui ou non marche-t-il, même s'il y a encore des difficultés inhérentes à ce type de projet ? Le panier de soins n'a-t-il pas été clairement défini ? Les procédures pour bénéficier des soins n'ont-elles pas été élaborées ?

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La grosse difficulté en Afrique, plus particulièrement en Côte d’Ivoire, c'est la théorie ambiante, saupoudrée de propagande politique derrière tout acte. Avant la CMU, quand le président Alassane Ouattara a lancé la gratuité ciblée pour les femmes et les enfants, que n'avons-nous pas assisté ? Refus de certains hôpitaux d'appliquer la mesure, ventes de médicaments destinés aux patients, détournements de patients dans les cliniques privées, refoulement des patients. Pendant ce temps, les médicaments se retrouvent à Adjamé Roxy ou sont vendus discrètement par des soignants. 

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Il y a des habitudes qu'il faut combattre avec férocité et sans pitié. Cela passe par l'implication de tous, aussi bien des décideurs que des populations. Le ministre fait son job qui est de conduire le gouvernement à investir davantage dans le projet pour une couverture plus large. La CMU en vérité n'arrange pas les fraudeurs et autres cartels de nos hôpitaux habitués à manipuler, sans trace, les espèces sonnantes et trébuchantes. Qui parle de CMU parle de traçabilité, donc d'improbalité de voler. Voilà le problème. Tant que ces cartels subsisteront, le projet connaîtra des problèmes. C'est le lieu pour le ministère de la Santé d'accentuer le contrôle par l'informatisation du système de soins dans les hôpitaux. La Mugefci a fait un pas de géant dans ce domaine pour endiguer la fraude.

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En résumé, le ministre de la Protection sociale met tout en œuvre pour aider les plus vulnérables d'entre nous. Il a obtenu le financement nécessaire à la mise en œuvre du projet. Il appartient à chacun de s'appliquer afin de traduire dans les actes cette volonté. La CMU est une affaire de tous. Car, comme l'a indiqué le ministre Kamara, tous, autant que nous sommes, pouvons nous retrouver un jour ou l'autre dans une situation de faiblesse.

Yacouba DOUMBIA
Observateur averti