Selon lui en effet, en matière de système d’affiliation sociale, l’obligation n’est pas nouvelle. Il est, dit-il inhérent au système de protection social. « Les pays du monde auquel la Côte d’ivoire veut ressembler, la couverture maladie universelle est obligatoire. La Couverture maladie universelle en France a commencé en 1945. Chez nous, elle a commencé en juillet 2019, par le prélèvement à la source. La loi a été adoptée en mars 2014. Les premiers soins après observation du délai de trois mois ont commencé en octobre 2019 », a-t-il déclaré. Le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale a rappelé que chaque année depuis la généralisation progressive, le président de la République, Alassane Ouattara, donne une dotation budgétaire de 12 milliards de Fcfa pour que les indigents soient soignés à titre gracieux. Ces personnes vulnérables sont constituées notamment des prisonniers, de ceux qui sont dans les pouponnières, des pupilles de la République qui ne paient pas les cotisations, selon Adama Kamara. « C’est l’Etat qui paye pour eux. Quand ils vont à l’hôpital et qu’ils sont malades, ils ne paient pas le ticket modérateur, c’est l’Etat qui pays pour eux. A l’AMU, il n’y avait rien de tout ça. La cotisation était 5% du salaire. Mais ici c’est 1000F CFA/ mois. Il ne faut pas qu’on induise nos compatriotes en erreur », a précisé l’invité de la NCI. Et au ministre d’inviter les populations à adhérer massivement à la CMU pour bénéficier des soins déterminés à cet effet.
C’est notre capacité à prendre en charge ces situations de vulnérabilités qui commandent qu’un Etat moderne ait dans son panier de protection sociale, plusieurs instruments de protections sociales.
Une polémique née d’un propos du député Jean-Louis Billon laissait entrevoir que la carte de la CMU ne donnait droit à aucun soin. Propos démentis par le ministre, qui a retracé l’historique de la CMU, non sans appeler les populations à la mobilisation autour du projet. « Dans la vie nous sommes confrontés à divers risques sociaux. Lorsqu’ils surviennent, nous sommes en état de vulnérabilité. C’est notre capacité à prendre en charge ces situations de vulnérabilités qui commandent qu’un Etat moderne ait dans son panier de protection sociale, plusieurs instruments de protections sociales. D’où l’intérêt pour un pays comme la Côte d’Ivoire d’élargir son panier de protection sociale en y incorporant de nouveaux instruments comme la couverture maladie universelle », relève-t-il. Le ministre reste convaincu que la Couverture maladie universelle reste le seul moyen d’aider les couches vulnérables grâce à la mutualité, un système qui permet à ceux qui ont un peu de moyens de payer pour ceux qui n’en ont pas. Il a aussi rappelé la nécessité de payer, d’autant plus que chacun peut se retrouver dans une situation de vulnérabilité également. D’où son appel à une grande mobilisation.
Le président de la République a conçu pour eux, le régime social des travailleurs indépendants. Qui en lui tout seul, comporte deux systèmes de protections sociales : le régime de base et la complémentaire
Revenant sur ce qu’il a qualifié de solution structurelle, Adama Kamara a noté que dans le panier des protections sociales existant, il n’y a avait que le régime de base pour les fonctions et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire affiliés à la CGRAE. Les risques sociaux qui étaient couverts, à ses yeux, étaient la maladie et la vieillesse. « La CGRAE s’occupait des fonctionnaires et agents de l’Etat et ceux-là, étaient prélevés à la source. Ceux-là quand ils tombent malade et qu’ils ne vont pas au travail, ils sont payés. Dans les reformes de 1992 que le président de la République a généreusement menées, après le retour d’expérience des fonctionnaires et agents de l’Etat, le revenu de remplacement qu’ils recevaient étaient insuffisants. Dans la reforme qu’il a fait à cette époque-là, le président de la République a incorporé la complémentaire par capitalisation. Mais il a fait mieux, il a réparé une injustice parce que dans notre pays, tout le monde sait que 80% à 90% de la population, c’est le secteur informel. Mais il n’y a avait aucun système de protection sociale en matière d’accident, vieillesse et de maternité. Mais cela, le président de la République a conçu pour eux, le régime social des travailleurs indépendants. Qui en lui tout seul, comporte deux systèmes de protections sociales : le régime de base et la complémentaire », a indiqué le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale. Les travailleurs indépendants aujourd’hui, poursuit-il, sont couverts grâce à la CMU.
C’est une situation que chacun d’entre nous peut connaître.
« (…) Elle couvre le risque santé. C’est une situation que chacun d’entre nous peut connaître. C’est l’organisation de la prise en charge de ce risque sociale qui est contenue dans la couverture maladie universelle. Ce qui est important, nous avons deux régimes. Un qui est contributif, 1000FCFA/personne et par mois et un autre qui n’est pas contributif où l’Etat de Côte d’Ivoire a prévu de prendre en charge ceux des nôtres qui sont en situation de difficulté. Ça s’appelle, le régime d’assistance médicale », explique-t-il. Pour finir, le ministre a exhorté les Ivoiriens à intensifier l’enrôlement avant l’application du décret qui rend obligatoire la CMU dans les six prochains mois.
Yacouba DOUMBIA