Selon un communiqué de la présidence tchadienne, au moins quarante soldats ont perdu la vie dans cette offensive menée sur une base avancée située sur l'île de Barkaram, dans la région du Lac Tchad, proche de la frontière avec le Nigeria. Des sources locales évoquent toutefois un bilan plus élevé, estimant à environ soixante le nombre de soldats tués et faisant état de nombreux blessés.
L’attaque a débuté aux environs de 22 heures locales. En dépit de la présence de plus de 200 militaires, la garnison n’a pu repousser les assaillants, largement supérieurs en nombre, selon les mêmes sources. Les jihadistes ont pris le contrôle de la base durant la nuit, emportant un important lot d’armes et de munitions avant d'incendier le camp.
Le président Mahamat Idriss Déby Itno, en signe de réponse rapide à cette attaque dramatique, s'est rendu dès lundi matin sur les lieux. Sur place, il a annoncé le lancement de l’opération baptisée « Haskanite », dont l’objectif est de « poursuivre et traquer les assaillants jusque dans leurs derniers retranchements », d’après le communiqué présidentiel. Le chef de l’État a également assuré aux populations locales et aux forces de défense et de sécurité son engagement à sécuriser l’ensemble du territoire.
Cette attaque violente intervient alors que l'opération « Lake Sanity », menée récemment par la Force multinationale mixte, visait précisément à éradiquer la présence jihadiste dans cette région. Malgré les efforts de cette opération conjointe, les combattants de Boko Haram continuent de semer la terreur, multipliant les attaques et les pillages contre les populations locales, principalement des agriculteurs et des pêcheurs.
La présidence tchadienne a fait savoir qu'elle reste mobilisée pour endiguer la menace jihadiste qui persiste autour du Lac Tchad, une région marécageuse propice aux incursions des groupes armés.
Olivier YEO