Antonio Guteres, le Secrétaire général des Nations unies présentera ce mardi 18 octobre, son rapport sur la situation du Mali dans la période de juin à septembre 2022. Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères affirme disposer de « plusieurs éléments de preuve » montrant que la France arme et renseigne les groupes terroristes dans son pays. C'est ce qu'il écrivait le 15 août dernier, dans une lettre adressée directement au président du Conseil de sécurité de l'ONU.
Abdoulaye Diop réclame depuis deux mois une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, mais aucun des membres du Conseil n'a relayé cette demande, de sorte que cette réunion n'a jamais été organisée. Mais l'occasion est donc enfin offerte ce mardi, à Abdoulaye Diop de s'exprimer devant le Conseil de sécurité. Les révélations qu'il pourra faire seront donc particulièrement scrutées.
Le mois dernier, lors du discours du Premier ministre malien de transition par intérim devant l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga n'avait pas épargné la France et son gouvernement civil qualifié de « junte au service de l'obscurantisme », sans pour autant profiter de cette tribune pour révéler publiquement les preuves du soutien de Paris aux groupes terroristes sahéliens.
Sur la question des droits de l'homme, qui constituait déjà un point de vives tensions en juin dernier lors du renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA), le rapport pointe de nouvelles allégations de violations. Elles sont commises par les groupes terroristes très principalement, mais également par l'armée malienne. Trente-deux enquêtes onusiennes sont actuellement en cours. Par ailleurs, à plus de quarante reprises, les déplacements aériens ou terrestres de la MINUSMA auraient encore été entravés par les autorités maliennes, notamment dans le centre et dans l'est du pays.
Bema Bakayoko avec RFI.fr