Aussi tôt arrivé, le chef actuel de la junte au pouvoir du Burkina-Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a affiché ses intentions de collaborer avec la société militaire privée russe Wagner. L'offre de services est à peine voilée.
Dans un communiqué diffusé le samedi 02 octobre dès leur prise de fonction, les putschistes évoquaient une divergence avec le président déchu, le lieutenant-colonel Damiba, en raison de « notre ferme volonté d'aller vers de nouveaux partenaires, prêts à nous aider dans notre lutte contre le terrorisme ». Le drapeau russe est brandi à chaque rassemblement de soutien aux putschistes, dans la foule et jusque dans les mains de certains soldats. Interrogé sur ses intentions vis-à-vis de la Russie, le capitaine Traoré la cite comme un partenaire parmi d'autres.
Evgueni Viktorovitch Prigojine « souhaite la bienvenue » et apporte son « soutien » au capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina, dont il assure qu'il « lutte pour la liberté et la justice ». Il avait déjà salué le premier coup d'État en janvier, estime aujourd'hui que le lieutenant-colonel Damiba « n'a pas justifié la confiance des jeunes officiers » qui l'avaient d'abord accompagné, avant, finalement, de le renverser, neuf mois plus tard.
« Jusqu'en janvier dernier, le peuple du Burkina Faso était sous le joug des colonialistes qui pillaient le peuple », a déclaré encore Prigojine, visant directement la France, avant d'estimer que les militaires putschistes « ont fait ce qui était nécessaire ».
Bema Bakayoko avec RFI.fr