Depuis le coup d'État à Ouagadougou, le président renversé, Roch Marc Christian Kaboré, n'a pas réapparu et ne s'est pas exprimé en public. Hier soir encore, la situation était encore confuse.
« Il m’a été confirmé hier soir qu’il (Roch Kaboré) était en bonne santé et qu’il n’était pas menacé. Je souhaite que ce soit vraiment ça qui soit garanti officiellement dans les prochaines heures et que nous veillons collectivement à ce qu’ils soient placés en sécurité, lui et sa famille. » Interrogé hier par RFI, le président français Emmanuel Macron avouait qu’il n’en savait pas grand-chose de là où est détenu l’ancien président du Burkina Faso, victime du coup d’État confirmé lundi à Ouagadougou. Les rumeurs continuaient de circuler comme souvent dans les heures qui précèdent et suivent un coup d'État. Mais aucune certitude sur le sort de Roch Marc Christian Kaboré. Selon l’AFP qui cite une personnalité de l’entourage de l’ancien chef de l’État, Roch Marc Christian Kaboré serait sous la garde des militaires dans un lieu non précisé, mais détenu dans de bonnes conditions, dans une villa. Il n'aurait pas le désir de sortir du pays. Dans la matinée d’hier, une source diplomatique affirmait que l'intégrité physique du président burkinabè n'avait jamais été menacée et n'était pas menacée.
Lettre de démission non authentifiée
Les putschistes du MPSR ont affirmé hier que leur coup de force s'était passé « sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées, détenues dans un lieu sûr ». Mais les doutes subsistaient après les coups de feu entendus autour de la résidence présidentielle dans la nuit de dimanche à lundi et les images de sièges de voitures maculés de sang qui avaient circulé sur les réseaux sociaux. L'incertitude demeure encore sur la démission de Roch Marc Christian Kaboré. La lettre manuscrite qui porte sa signature et qui a été diffusée sur la page Facebook de la Radiotélévision burkinabè, n'a pas encore été authentifiée.
Rassemblement à Ouagadougou
Dans le même temps, à Ouagadougou, une grande manifestation de soutien aux putschistes a été organisée sur la place de la Nation. Le sort du désormais ancien chef d’État ne préoccupe pas vraiment. Pour Marcel Tankoano, président du M21 qui s’est confié à faso.net, les militaires qui ont pris le pouvoir, doivent travailler à mériter la confiance du peuple. « Le lieutenant-colonel Damiba et ses camarades doivent prouver qu’ils ont eu raison de forcer le départ du président Roch Kaboré. La confiance qui sera placée aux militaires, c’est de ramener très rapidement, la paix dans notre pays et faire en sorte que les Burkinabè qui se regardent en chiens de faïence, s’assoient autour d’une table pour trouver des solutions à leurs préoccupations pressantes ».
Ténin Bè Ousmane