Qui a dit que la justice ne pouvait pas véritablement statuer en matière de faits surnaturels et paranormaux. En tout cas, les sieurs Kouakou et Kouadio l’ont appris à leurs dépens. Ces deux individus ont été reconnus coupables, par la justice ivoirienne, d’avoir été à l’origine du fétiche qui a tué, en décembre 2022, au moins 16 personnes dans le village de Kpo-Kahankro, à 7 km de Bouaké. Ils ont été condamnés, ce jeudi 9 février 2023, par le Tribunal de première instance de Bouaké, à 5 ans de prison pour des faits avérés de « charlatanisme et troubles à l’ordre public », selon Top News Africa. Jérôme Yao Kouakou (40 ans), est accusé d'avoir installé le ‘’fétiche’’. Son compère, Jean-François Kouamé Kouadio, sexagénaire, propriétaire du terrain où a été installé le "fétiche" dans le village Kpo-Kahankro, a été reconnu complice des faits.
Tous les deux ont écopé d’une amende de 500.000 Fcfa, en plus de la peine de prison. Mais comment en est-on arrivé là ? Il faut faire un petit retour dans le passé, début décembre 2022 plus précisément, pour comprendre ce qui s’est passé. En effet, le germe à la base des décès dont sont reconnus coupables les deux individus, a été identifié, selon les autorités sanitaires du pays. Il s’agit d’une bactérie, le clostridium issu d’un fétiche, nouvellement établi dans ladite localité, avec la consommation de poulet de sacrifice mélangé d’un bouillon composé de sang, d’eau et de terre qui est mis en cause par les services sanitaires. Ces révélations troublantes, toujours selon nos sources, ont été faites récemment, par Pierre N'gou Dimba, ministre de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, en présence du
Pr Bénié Bi Vroh, directeur-coordonnateur de l'Institut national de l'hygiène publique (INHP) et du Pr Mireille Dosso, Directrice de l'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire (IPCI), lors d’une conférence de presse. C’est donc à l’issue d’une analyse faite par l’INHP, que le mal qui a emporté ces 16 personnes dont 13 adolescents, a été identifié, a indiqué le ministre Pierre Dimba. Pour le Pr Bénié Bi Vroh, les prélèvements d’échantillons sur le terrain, ont permis de « découvrir un germe dans un endroit où était logé un fétiche installé dans le village de Kpo-Kahankro », déclarant que « 47% des victimes et 42% des décès liés à cette maladie, seraient identifiés dans les environs » dudit fétiche.
Ces germes, selon Pr Mireille Dosso, ont révélé « une bactérie, le clostridium, qui produit des toxines ». Pour elle, « cette bactérie est à la base des infections qui ont causé plusieurs décès à Kpo Kanhankro ». En rassurant que «la situation est sous contrôle », leministre Pierre Dimba a annoncé, qu’un « système de prise en charge avancé, a été installé dans ledit village, dès les premiers jours de la maladie », un dispositif comprenant « des infectiologues, des épidémiologistes, ce qui a permis de canaliser cette maladie et réduire considérablement le nombre de décès ». C’est en s’appuyant sur toutes ces preuves démontrées scientifiquement, que le Tribunal de première instance de Bouaké à statuer et
condamné Jérôme Yao Kouakou et son acolyte Jean-François Kouamé Kouadio, à 5 ans de prison et une amande de 500.000 f.
Cependant, ils disposent de trois semaines pour faire appel de cette décision.