L’actualité dominante de la semaine qui vient de s’écouler, reste immanquablement les audits engagés par le chef de l’État dans la gestion de certaines entreprises publiques. Avant même que cette opération n’atteigne sa vitesse de croisière, quelques premiers responsables de structures publiques sont déjà passés à la trappe. Certains sont écroués à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan tandis que pour d’autres, les instructions sont en cours. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette opération a été saluée par toutes les populations, quelle que soit leur bord politique. Ceci laisse sous-entendre que ces audits doivent être poursuivis, renforcés et étendus à d’autres structures publiques ou parapubliques. En management, l’audit est une opération de gestion de routine. Il est vrai que l’aspect financier est le plus connu et le plus répandu dans l’opinion, mais il en existe plusieurs types. Et indépendamment des résultats qui pourraient en découler, l’audit est un puissant outil de direction et d’amélioration des performances d’un organisme. Malheureusement, certaines populations, se limitant au seul aspect financier, se bornent à appréhender l’audit d’une structure comme l’exécution d’une sentence. Ainsi, à tort ou à raison, les premiers responsables des sociétés d’État en cours d’audit, sont frappés d’ostracisme et affublés des épithètes de mauvais gestionnaires et de prévaricateurs de deniers publics. Sur la question, les citoyens doivent éviter d’aller dans tous les sens, parce que seuls les résultats d’un audit peuvent permettre de parler de détournement ou de mauvaise gestion. Sans un résultat d’audit, il faut donc éviter de clouer au pilori, un Directeur général ou de s’engager dans une opération de défense aveugle qui pourrait s’apparenter à une suspicion légitime.
Au lieu d’appréhender les audits actuellement en cours comme des manœuvres pour régler des comptes politiques ou couper des têtes, il faut saluer et encourager ce vent de bonne gouvernance qui souffle sur la Côte d’Ivoire
Au-delà de toute cette clameur qui entoure ces missions d’audit, il est bon de saluer la vision du président de la République qui est en train de démontrer, si besoin en était encore, son attachement à la bonne gouvernance et à une gestion saine des finances publiques. La plupart des entreprises qui sont auditées, sont dirigées par des cadres qui lui sont proches. Mais contrairement, aux régimes précédents, le chef de l’État a décidé d’engager des audits et de sanctionner. C’est donc une leçon de gouvernance que Ouattara est en train d’inculquer aux Ivoiriens. Il a fait ses preuves en 1990 quand il a été appelé par le Père de la Nation, Félix Houphouët-Boigny. Aujourd’hui, président de la République, il a mis sur pied, un dispositif robuste pour sanctionner tous les auteurs de gabegies. Ainsi, dans la lutte contre la corruption, la Côte d’Ivoire, sous le magister du président Alassane Ouattara, s’est dotée d’une Cour des comptes pour assurer une gestion transparente des biens publics. Lors de la formation du dernier gouvernement, le chef de l’État a réitéré cette volonté affichée avec la création du ministère de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption. Mieux, lors du Conseil des ministres du 26 mai 2021, le Gouvernement a adopté un décret portant création d’une Chambre de jugement spécialisée en matière de criminalité financière au sein du Tribunal de Première Instance d’Abidjan. Ce sont là autant de signes qui achèvent de convaincre que la lutte contre la corruption n’est pas un vœu pieu en Côte d’Ivoire. Au lieu donc d’appréhender les audits actuellement en cours comme des manœuvres pour régler des comptes politiques ou couper des têtes, il faut saluer et encourager ce vent de bonne gouvernance qui souffle sur la Côte d’Ivoire.
Kra Bernard
