Éditos

Les leçons des trois scrutins de septembre 2023

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Ce mois de septembre a été un véritable marathon électoral (Photo :dr)
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Ce mois de septembre a été un véritable marathon électoral aussi bien pour la Commission en charge de l’organisation des élections que pour le corps électoral. Ainsi donc, en l’espace de trois semaines, les Ivoiriens, d’abord par le jeu du suffrage universel direct, sont allés aux urnes pour choisir les conseillers régionaux et municipaux. Puis par l’entremise des grands électeurs, les 2/3 du Sénat viennent d’être désignés indirectement par le peuple.

La grande leçon que l’on retient de ces trois élections est la capacité des candidats ou des partis politiques à gérer un processus électoral de bout en bout. A travers les élections qui viennent de se dérouler, les urnes ont démontré que lorsqu’on se porte candidat à une élection, on peut la gagner comme la perdre. Gagner une élection ne fait pas de soi un super homme et perdre une élection ne marque pas la fin d’une vie ou d’une carrière politique. Les élections municipales, régionales et sénatoriales qui viennent de se tenir en sont une parfaite illustration. La plus grosse leçon en la matière reste la double défaite du président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio qui, après avoir perdu aux régionales, vient encore de s’incliner devant ses adversaires du PDCI RDA. Pour une personnalité de sa trempe, l’on dirait que la pullule est très amère à avaler.

Mais vox populi, vox Dei !

A Cocody, le chef du protocole du Président de la République, c’est-à-dire un proche parmi les proches du premier citoyen de ce pays, a également perdu face à un candidat de l’opposition. Ici encore, en attendant la décision du Conseil d’Etat, le fair-play a prévalu. Contrairement à des candidats pour qui la défaite ne fait pas partie des options, ceux-ci ont compris qu’on peut gagner ou perdre une élection sans que le ciel ne s’abatte sur sa tête. Mais il y a une catégorie de candidats pour qui la défaite est synonyme de tricherie. Ainsi donc, au terme des dernières élections locales, l’on a vu des contestations aussi ubuesques que fantaisistes de candidats qui disent avoir été spoliés de leur victoire. Il faut que ça change !

Pour les trois élections qui viennent de se dérouler, un président d’institution et non des moindres a perdu coup sur coup deux élections.

Des membres du gouvernement ont été terrassés par des candidats de l’opposition. Des pontes du parti au pouvoir, malgré leurs moyens et leurs réseaux, ont perdu des élections et n’ont pas remué ciel et terre alors qu’ils avaient certainement des raisons évidentes de contester les résultats. Mais ils se sont pliés aux résultats des urnes, en attendant pour certains, la décision du Conseil d’Etat. Après 2010, la Côte d’Ivoire a glané beaucoup de lauriers sur le chemin de la démocratie. Il faut donc que ceux qui se lancent dans une élection retiennent une chose : On peut gagner comme on peut perdre  une élection et aucune élection n’est gagnée d’avance. De même, perdre une élection n’est pas la fin d’une vie. La jurisprudence Ahoussou Jeannot est là pour en témoigner.

Kra Bernard

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