Le chef du gouvernement vient de procéder au lancement du Programme spécial d’insertion des jeunes de la zone frontalière du Nord, comprenant les régions du Bounkani, du Tchologo, du Poro, de la Bagoué, du Kabadoudougou et du Folon. Face au péril terroriste qui plane sur la Côte d’Ivoire, ce programme a pour but de combattre le mal à la racine, en réduisant la vulnérabilité des jeunes désœuvrés, déscolarisés et/ou sans emplois de ces zones qui sont des proies faciles pour les réseaux terroristes. Il est vrai, la question de l’employabilité des jeunes est un enjeu national, mais, œuvrer pour la prise en charge des cibles des zones frontalières de la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire, constitue une priorité nationale. D’un coût global de plus de 8 milliards de francs CFA, ce programme permettra d’offrir des opportunités de formation et d’insertion en faveur de 19 812 jeunes. Quand on sait que depuis quelques années, ces différentes régions sont dans le viseur des terroristes qui écument la zone sahélienne, précisément le Burkina Faso et le Mali, deux pays qui partagent une frontière commune avec la Côte d’Ivoire, il est opportun de saluer ce projet. Quand on sait aussi que la Côte d’Ivoire a déjà essuyé plusieurs attaques de ces illuminés, il est plus qu’impérieux de déployer les gros moyens pour faire face à cette guerre asymétrique. Et l’un des meilleurs moyens de stopper l’avancée de ces terroristes, c’est de leur couper l’herbe sous le pied, en trouvant des opportunités aux jeunes de ces zones qui sont parfois, très vulnérables du fait de la grande pauvreté. La Côte d’Ivoire est une terre d’accueil, de fraternité et de paix. Sur la base de ces valeurs cardinales qui sont inscrites dans l’ADN des Ivoiriens, il est difficile, très difficile pour des réseaux djihadistes de recruter de la chair à canon au plan local. Et comme les frontières Nord du pays constituent le ventre mou du dispositif de défense, cette multiplication des initiatives gouvernementales va accroître la capacité de résilience de ces régions. En plus de la puissance de feu de l’armée nationale, ce programme permettra de freiner l’avancée des terroristes et leur sanctuarisation dans certaines parties du pays.
Autre mal pour lequel le gouvernement a décidé de combattre le mal à la racine : il s’agit de la corruption rampante et du manque de professionnalisme dans certains compartiments de l’administration publique. Ici, ce n’est certes, pas nouveau, mais, la grosse bataille engagée par le président de la République contre les comportements anti-citoyens, continue de produire ses effets. En plus de la révocation de certains directeurs généraux d’EPN, le gouvernement vient de frapper dans le secteur de la santé. L’opération coup de poing engagée par le ministère de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption au sein des services publics, a permis d’infliger des sanctions à plusieurs agents du secteur de la santé. Ceci est un bon signal envoyé à tous les agents de tous les secteurs de l’administration publique. Autant, des directeurs généraux peuvent être révoqués pour des manquements graves, autant, des cadres moyens ou de simples agents d’exécution peuvent également être épinglés. Ce sont là, plusieurs signes qui achèvent de convaincre que la lutte contre la corruption en Côte d’Ivoire n’est pas un vœu pieu. Pour matérialiser cette volonté affichée, le gouvernement, sous la houlette du chef de l’État, s’est doté d’un dispositif robuste pour implémenter la bonne gouvernance dans tous les secteurs de la vie publique. Dans cette dynamique, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une Cour des comptes pour assurer une gestion transparente des biens publics. En plus d’un ministère spécialement dédié à la lutte contre la corruption et à la promotion de la bonne gouvernance, le Gouvernement a adopté un décret portant création d’une Chambre de jugement spécialisée en matière de criminalité financière au sein du Tribunal de Première Instance d’Abidjan. Avec le combat contre le terrorisme et la lutte acharnée contre la prévarication des ressources de l’État et le laxisme dans l’administration publique, il y a de réels motifs de croire que la nouvelle Côte d’Ivoire, est en marche.
Kra Bernard