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ENCOURAGER LA GOUVERNANCE PAR L’EXEMPLE

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Trois semaines après sa formation, les membres du Gouvernement ACHI 1 ont signé une charte d’éthique, en présence du président de la République, le mercredi 28 avril 2021. C’est un document fondé sur 10 principes et qui a été signé par chaque membre du Gouvernement afin d'exercer, au mieux, la fonction ministérielle et servir efficacement la République. Sous d’autres cieux, l’on dirait que c’est le train qui arrive à l’heure. Mais pour qui suit l’actualité ivoirienne depuis les années 1990 avec les nombreux scandales restés impunis, la signature de cette charte qui s’inscrit dans la droite ligne des principes de la bonne gouvernance mérite d’être saluée à plusieurs titres. Dans une note parvenue aux médias, le chef du Gouvernement, expliquant les motivations de cette Charte d’éthique, a indiqué que la fonction ministérielle représente une charge publique de haute importance au niveau de l’Etat, qui repose sur une confiance entre le peuple souverain de Côte d’Ivoire et le président de la République, d’une part, et entre le chef de l’Etat, le Premier ministre et chacun des ministres, d’autre part. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, cette Charte est élaborée pour s’assurer que le travail et le comportement de chaque membre du Gouvernement sont en harmonie avec l’esprit dans lequel le président de la République souhaite que l’équipe gouvernementale fonctionne. Elle édicte un certain nombre de principes, notamment, le sens de l’Etat et l’amour de la Patrie, le respect de la dignité et de la vie humaine, la primauté de l’intérêt général, la solidarité et la cohésion, la bonne gouvernance, la responsabilité, l’intégrité et la probité, la justice et l’équité, le dialogue permanent et la disponibilité, la civilité, la courtoisie et la modération. Dans les jours qui ont suivi la signature de cette charte, certains médias et acteurs politiques ont qualifié ce geste de « comédie, farce et roublardise ». Soit. Mais en toute chose, la rationalité et l’objectivité doivent guider toute action. En quoi s’engager à bien faire un travail au profit de l’Etat et des populations peut-elle constituer une comédie ou une farce ? Dans le principe de critique et de surveillance de l’action gouvernementale, on ne peut pas soutenir une chose et son contraire. On ne peut pas, chaque jour, interpeller le chef de l’Etat sur la nécessité de la bonne conduite des affaires de l’Etat et s’offusquer de la signature d’une charte d’éthique par ceux-là même qui sont chargés de faire ce travail. Au surplus, l’on pourrait demander au président de la République ou au chef du Gouvernement de faire un suivi rigoureux du respect de cette charte et les attendre aux résultats. Que nenni ! On s’offusque déjà parce qu’une charte d’éthique a été signée pour la pure et simple raison qu’elle ne sera pas respectée. En ce 21ème siècle, l’on doit quitter le terrain de la prestidigitation politique pour dénoncer ce que l’on doit dénoncer et encourager aussi ce qu’il y a lieu d’encourager. 48 heures seulement après sa signature, cette charte a commencé à faire ses effets dans la société. Déjà les sirènes assourdissantes des cortèges ministériels ont disparu de la circulation. Mieux, un acte fort a été posé ce samedi 1er mai. Une clôture érigée par un membre du gouvernement sur une voie publique a été détruite sans ménagement. C’est cela la gouvernance par l’exemple. Et c’est qu’il faut encourager et non tomber dans le charlatanisme politique.

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