Économie

Enquête express / Refus d’affichage des prix plafonnés : Comment des commerçants véreux piétinent la décision du gouvernement

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L’opération nationale d’affichage dans les boutiques et superettes des prix plafonnés de certains produits de grande consommation est entrée en vigueur le mercredi 14 décembre 2022. Cependant, cette mesure peine à faire plier les commerçants véreux.

Il est 10 h 15 mn ce matin à Bingerville, précisément au quartier SICOGI 2. Les boutiques et les superettes du coin ont ouvert leurs portes aux clients. C’est le cas chez MH, propriétaire d’une boutique de vente de divers articles. Aucune des marchandises n’est étiquetée, foulant au pied les sévères mises en garde ainsi que les menaces brandies par les autorités. « Moi, je ne sais pas, personne ne m’a dit d’afficher les prix. Et puis, nous, c’est en fonction de nos achats chez le fournisseur que nous fixons les prix. On ne vend pas à perte », répond-il. L’homme, quelque peu surpris par nos questions, ne semble pas se soucier des sanctions auxquelles il s’expose en vendant ses marchandises de cette manière. Toujours dans l’ex-capitale ivoirienne, lorsque nous parvenons au quartier Palmeraie, les boutiques et superettes foisonnent. Cela est dû à la proximité du marché et de la gare routière dans le secteur.

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Là également, les tenanciers de ces espaces ne jugent pas opportun d’afficher les prix des produits de grande consommation. « Mon frère, je n’ai rien à vous dire. L’État même est au courant des prix des marchandises qui grimpent. Tous les jours, les prix des marchandises augmentent. C’est là-bas qu’il doit avoir plus de contrôle. Nous, on ne fait que revendre », s’est-il plaint. Pour les riverains, ces boutiquiers ne font qu’à leur tête, chacun fixant le prix des marchandises comme bon lui semble. « Le prix du kilogramme de riz, d’huile, du sucre…varie d’une boutique à une autre. Ici, le kg de riz coûte 700 FCFA, à côté, c’est 600 FCFA, voire 550 FCFA. C’est pareil pour le sucre et l’huile. C’est vraiment dur, on a l’impression que nous sommes livrés à nous-mêmes », déplore dame Suzanne G. Par ailleurs, à Cocody, des boutiques et superettes installées dans les encablures de la rue ministre, ne respectent pas également le principe de plafonnement de certains produits de grande consommation. À l’instar de leurs compagnons de Bingerville, ces tenanciers de ces lieux plaident pour que le prix de gros des marchandises soit revu à la baisse. Ces propos s’apparentent à une réplique à la décision du gouvernement.

Ce que la brigade de contrôle rapide leur réserve

Mise sur pied en octobre 2022, la Brigade de Contrôle Rapide du ministère du Commerce a pour mission de veiller au strict respect des mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Selon Koffi Armand Alexandre, Commandant de cette unité, à ce jour, « sur 2445 établissements visités, 687 sont en règle et 1758 ont été épinglés pour diverses infractions, notamment la pratique des prix illicites, la vente sans facture et le défaut d’affichage. Ce qui donne un taux de 71,90% pour les établissements ne respectant pas le plafonnement et 28,10% pour ceux qui respectent le plafonnement », informe-t-il. Précisant que ces interventions relèvent d’un échantillon qui ne reflète pas le marché dans sa globalité, à l’issue de dénonciations.

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Toutefois, le commandant Koffi Armand Alexandre informe qu’une stratégie suffisamment appropriée et adaptée pour une meilleure protection des consommateurs, est en cours. « Je lance un appel solennel aux consommateurs, car ce sont eux qui, par leurs dénonciations et alertes, mettent en mouvement la BCR. Il faut qu’ils s’approprient ces outils que je viens de citer, en nous saisissant pour tout abus qu’ils constatent en matière commerciale, afin que nous puissions agir », invite-t-il. Aussi, confie-t-il, trois modes de saisine de la Brigade de Contrôle Rapide. « D’abord, le numéro vert gratuit, le 1343, ouvert 24 h sur 24, par lequel notre service de back office peut être saisi à tout moment. Puis, l’application Contrôle citoyen mise à la disposition des consommateurs. Il y a également la page Facebook de la Brigade de Contrôle Rapide. Et enfin, la dernière méthode de saisine est de se rendre au siège de la Brigade situé à Cocody-Vallon », précise Koffi Armand Alexandre.

Venance KOKORA

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